Elisabeth Borne au congrès des régions

La venue d’Elisabeth Borne à leur congrès annuel, vendredi à Vichy, n’a pas répondu à toutes les attentes des régions. Même si pour sa première sortie devant une grande association d’élus locaux depuis sa nomination à Matignon, la Première ministre leur a donné de premiers gages.

Elle a assuré les régions de vouloir construire « un dialogue constant ». « Nous devons faire bloc pour trouver des solutions en faveur des Français », a-t-elle déclaré. Ce qui, a-t-elle souligné, passera par de la « concertation » et la « construction d’un programme de travail partagé », à travers un « agenda territorial ».

Marges de manœuvre

Elisabeth Borne a promis aussi de donner sa place à « la différenciation », une demande forte des élus locaux. « Je sais que ce principe est central pour vous. Je vous le dis, nous serons au rendez-vous. Nous devons tenir compte des spécificités de chaque territoire (..). Nous devons donner des marges de manoeuvre aux uns et aux autres pour vous faire confiance pour expérimenter et innover », a-t-elle annoncé.

La Première ministre s’est toutefois gardée d’employer le terme de décentralisation , alors que Carole Delga, la présidente (PS) de la région Occitanie et de l’association Régions de France, avait exprimé le besoin d’« une nouvelle ère de décentralisation.

Garantie du panier de recettes

« Ce n’est pas le grand discours de la décentralisation et des compétences. Mais il y a un président de la République qui a pris un engagement sur une loi de décentralisation [devant les grandes associations d’élus réunis sous la bannière de Territoires Unis, NDLR] », a réagi Laurent Wauquiez, le président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Devant des régions en attente par ailleurs d’une « stabilité de leurs recettes », Elisabeth Borne a répondu que « le pacte financier pluriannuel que nous construisons garantira le panier de [leurs] ressources ».

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Face aux répercussions de la flambée des prix de l’énergie sur les budgets locaux, « le gouvernement continuera à être présent pour accompagner les collectivités locales en difficulté, y compris les régions », a également affirmé Elisabeth Borne, sans donner de détails. Selon le chiffrage avancé par Carole Delga, l’impact de l’inflation s’élèverait à « plus d’un milliard d’euros » pour l’ensemble des régions. En vue du projet de loi de finances (PLF) pour 2023 qui sera débattu au Parlement cet automne, celles-ci demandent « une compensation sur la totalité », avait-elle dit la veille devant la presse.

« Je ne dis pas que nous avons obtenu tout ce que nous voulions, mais avant de prononcer un jugement définitif, nous nous donnons encore quelques semaines de travail », a réagi la présidente de Régions de France après le discours d’Elisabeth Borne. « Mais si dans le PLF, nos demandes n’y sont pas, il y aura un désaccord majeur », a-t-elle prévenu.

Laurent Thévenin Le Point