Faire du Lot un exemple d’école rurale.

.

Le lundi 5 février, Huguette Tiegna, députée du Lot, a rencontré Jean-Michel Blanquer, le Ministre de l’Éducation nationale, et deux de ses conseillers, en charge des territoires et des relations avec les parlementaires. À cette occasion, elle a pu présenter la situation délicate des écoles du Lot, eu égard à l’annonce des 17 suppressions de postes.

Plusieurs propositions ont été mises en avant : créer un comité de pilotage, faire du Lot un département pilote en termes d’expérimentation et la mise en place d’un nouveau contrat.

 

Comment percevez-vous la situation sur le terrain ?

Au cours de la semaine passée, j’ai eu l’occasion de rencontrer les élus, parents, enseignants et enfants de Gréalou, Gorses, Saint-Cirgues, Lauresses, Latronquière, Brengues, Marcilhac, Saint-Sulpice, Felzins, Saint-Félix, Cuzac, Gignac, Nadaillac, Cuzance, Martel, Baladou, Reyrevignes, Cambes afin de réaliser un diagnostic précis, objectif et partagé, des conséquences qu’engendrerait une telle réorganisation de la carte scolaire dans le département.

L’ensemble des acteurs locaux m’ont fait part de la très forte inquiétude entourant ces dispositions, et affichent leur volonté de travailler ensemble au-delà de tout clivage.

« Faire du Lot un exemple d’école rurale »

Quelles propositions avez-vous fait au Ministre de l’Éducation nationale ?

J’ai proposé au Ministre de l’Éducation nationale de mettre en place un comité de pilotage réunissant le préfet, l’inspection académique-DASEN du Lot, les parlementaires, le président du conseil départemental, l’association des maires du Lot, l’association des maires ruraux du Lot, les partenaires syndicaux, les associations de parents d’élèves et les acteurs économiques, afin que nous nous réunissions le plus rapidement possible pour tirer les conséquences du protocole 2015-2017 et travailler sur la mise en place d’un nouveau contrat.

 

Pensez-vous avoir été entendue ?

M. le Ministre de l’Éducation nationale s’est montré favorable et enthousiaste à cette proposition. Dans le cadre de l’élaboration du futur protocole, M. le Ministre a proposé de faire du département du Lot un territoire d’expérimentation et d’innovation en matière d’école rurale. L’objectif principal sera de ne plus se fonder exclusivement sur des critères mathématiques et quantitatifs, mais de fixer des critères de qualité de l’enseignement, et notamment de qualité des conditions d’enseignement.

Cette méthode permettra de responsabiliser l’ensemble des forces vives et des parties prenantes afin de créer dans notre département un exemple d’école rurale.

Propos recueillis par JC Bonnemère La Vie Quercynoise


Aurélien Pradié propose au ministre de l’Education Nationale de travailler avec lui pour le Lot

Le député du Lot, Aurélien Pradié, a interrogé à l’assemblée nationale, le 17 janvier dernier, le ministre de l’Education Nationale. Il a proposé à Jean-Michel Blanquer de travailler avec lui dans l’intérêt du département du Lot. Il fait également part de ses préoccupations majeures concernant les coupes sèches dans les territoires ruraux et appelle à des solutions concrètes pendant les deux ans à venir pour faire mentir les chiffres dans le département. La logique exclusivement mathématique ne peut pas s’appliquer : « Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, L’école n’est pas uniforme. Je voudrais vous parler de l’école rurale et plus particulièrement de celle du Lot. Le département va perdre l’année prochaine 357 élèves et on nous annonce déjà que 22 postes devraient être supprimés. Cette perte de vitesse dans le Lot est une vieille histoire. Il nous faudra au moins 10 ans pour inverser la vapeur en raison des problèmes démographiques et d’attractivité. Mais nous n’avons pas le droit d’affaiblir encore plus notre école rurale par des coupes sèches et massives dans les effectifs.  Les contrats de ruralité ne suffisent pas. Le Lot en bénéficie et pour autant, aucune solution n’a été trouvée. D’abord parce que le temps n’est pas assez long et ensuite parce que la protection qui devrait être faite des postes n’est pas suffisante. Il faudrait aller plus loin.  Je vous fais une proposition : êtes-vous prêt, aujourd’hui, à faire en sorte qu’il n’y ait plus de coupes sèches dans les territoires ruraux ?  Notre école rurale a de vrais atouts. Nous devons les mettre en avant. C’est notre défi commun pour préserver l’école de la République. Lors de la Conférence nationale des territoires dans le Lot, le Premier ministre a annoncé une carte blanche laissée au territoire pour s’organiser en matière de services publics. Ainsi Monsieur le ministre, si vous acceptiez de nous laisser de l’oxygène pendant deux ans, nous accepterions, nous élus locaux, de prendre le relais et d’innover pendant ces deux ans pour faire mentir les chiffres. »

Medialot 22 janvier 2018