Gourdon, il y a 85 ans invite Aristide Briand

aristideLe 14 juin 1931 une grande effervescence animait Gourdon. Depuis plusieurs jours déjà, la ville avait été nettoyée, la gare repeinte, les rues et les places fleuries. Dans une prairie proche du centre-ville, une immense tente avait été dressée pour accueillir un banquet de 5 000 convives ! La population de Gourdon comptait alors 4 000 habitants.

 La raison de cet évènement était la venue d’Aristide Briand invité par le député du Lot Louis Malvy et par le maire de Gourdon Édouard Dauliac, Aristide Briand fut un homme politique socialiste (il a été un des fondateurs du parti), onze fois Président du Conseil (Premier ministre)

Aristide Briand a sans cesse œuvré pour la paix entre la France et l’Allemagne après la terrible guerre de 14-18, il voulait mettre la guerre hors la loi, en 1928 il travaillait à la création des États-Unis d’Europe. Mais le krach de 1929 va ruiner ses espérances.

Aujourd’hui, après que deux guerres terribles se sont abattues sur le continent et sur le reste du monde, la paix s’est installée en Europe. L’Union européenne a été bâtie en vue de garantir la paix et dans l’idée que si les économies étaient imbriquées les unes dans les autres, plus aucun pays européen n’aurait intérêt à faire la guerre à son voisin, mais l’Europe va mal: les frontières sont reconstruites pour barrer la route aux migrants, le temps où les opinions publiques accueillaient le projet européen avec bienveillance, est révolu. La guerre est proche de nous et nous ne sommes pas solidaires, la peur s’empare des esprits, ce qui est bien compréhensible. Mais la raison nous incite, au contraire, à être solidaires les uns avec les autres, entre Européens. Au lieu de cela, c’est le chacun pour soi qui prévaut.

 

Ce 14 juin 1931, lorsque Aristide Briand prit la parole, une formidable ovation éclata, tout le monde était debout. Dans son allocution, il exhorta les responsables politiques à œuvrer pour la paix. Ce discours, dit «Discours de Gourdon», eut un très grand retentissement et toute la presse relata l’événement. L’apôtre de la Paix devait mourir l’année suivante, mais il fut, bien avant d’autres un des précurseurs de la volonté d’Europe.