Hausse de la fiscalité départementale envisagée pour combler le déficit du SDIS

sdisLe débat d’orientation budgétaire 2016 a eu lieu hier au conseil départemental. Le département réussit à équilibrer son budget tout en maintenant les investissements. Reste que pour combler le déficit du SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours du Lot ) une hausse des impôts est envisagée.

Le secours à la personne, ça n’a pas de prix mais cela a un coût. Cette formule de Serge Bladinières, premier vice-président du conseil départemental, résume toute la difficulté pour une collectivité départementale de concilier la nécessité de garantir à tous les Lotois le service au quotidien apporté par les pompiers tout en essayant de contenir le budget nécessaire pour ces missions primordiales. Le débat d’orientation budgétaire 2016 qui avait lieu hier au conseil départemental est venu souligner les choix compliqués voire douloureux que les élus doivent opérer.

Alors que le département parvient à assurer l’équilibre de son budget sans avoir recours au levier fiscal, grâce à de l’autofinancement (10M€), aux droits de mutation (un gain de 3M€), grâce à des efforts de gestion au niveau dela masse salariale, voilà que le déficit du SDIS à hauteur de 800000€, le place devant une alternative: rogner sur ses marges de manœuvre et limiter ses investissements ou recourir à une hausse modérée des impôts.

C’est ce choix que privilégie le président Serge Rigal. «Le budget 2016 devra faire face à plusieurs défis : poursuivre notre politique d’investissement, honorer notre engagement en faveur de la jeunesse, assumer notre rôle de chef de file des solidarités tout en épaulant le service départemental d’incendie et de secours face à l’impasse financière à laquelle il est confronté». Guillaume Baldy, rapporteur, dont la synthèse a été saluée par l’ensemble des orateurs, a donné une indication sur la hausse qui pourrait être décidée lors de l’examen du budget le 24 mars : «1,8 point d’augmentation de la fiscalité, cela reviendrait à une hausse de 4,39 € par habitant».

Ce recours à la fiscalité a cristallisé des sensibilités diverses. D’accord dans l’ensemble sur les orientations du DOB, Vincent Bouillaguet (PS) est beaucoup plus circonspect quant au levier fiscal, sujet sensible à ses yeux : «La hausse de la fiscalité résonne comme un échec. Nous en sommes encore à des hypothèses de travail, il faut peut-être faire des efforts supplémentaires sur d’autres services». Denis Marre (SE) prévient : «23 % des Lotois vivent sous le seuil de pauvreté, ces contribuables sont à la limite du supportable». Christian Delrieu (SE) en veut à l’Etat : «On n’est pas responsable de ce qui nous arrive, nous n’avons pas de marge de manœuvre». Il ajoute : «800 000 € de déficit au SDIS d’un coup, je ne comprends pas bien». Geneviève Lagarde (PS) s’étonne du calendrier : «Le DOB précède le débat budgétaire du SDIS, il aurait mieux fallu l’inverse, nous aurions eu plus d’explications». Remarque cinglante de l’élue de Cahors 2 : «On a le sentiment d’un loupé quelque part».

Face à ces critiques ou à ces remarques, Serge Rigal assume : «C’est jamais agréable d’augmenter la fiscalité. Nous avons voulu garder la gratuité des transports scolaires (3 M€) c’est notre choix. Ce qui arrive au SDIS n’est pas une erreur de gestion mais le cumul de choix faits dans le passé». Petit rappel en passant du président du conseil départemental : «La plus basique des interventions du SDIS par exemple, faire descendre un chat d’une cheminée, coûte 500 €». Serge Rigal s’engage à mener le débat dans la transparence «non pas à cause du SDIS mais pour le SDIS».


32 M€ de travaux pour une eau sécurisée

L’étude d’un nouveau schéma départemental pour les 25 ans à venir, pour garantir aux Lotois une eau sécurisée en qualité et en quantité, est on ne peut plus d’actualité. Encore ce week-end, les abonnés du causse de Limogne et de Varaire ont été avisés que l’eau du robinet était impropre à la consommation pour des raisons de turbidité.

Le rapport porté par Catherine Marlas (PS) et développé hier en séance, a identifié les secteurs où le département effectuera des travaux. Ainsi, 1,70 M€ sont prévus pour réaliser les périmètres de protection des captages qui forment un socle de 50 ressources importantes et de 37 petits captages. La collectivité investira 13,50 M€ pour le traitement des ressources en ciblant notamment le phénomène de turbidité en particulier sur le réseau de la Chartreuse à Cahors. Dix-sept millions d’euros seront aussi investis pour compléter le maillage des captages. Ces divers investissements seront réalisés sur sept zones : Sud-Ouest du Lot, Bouriane, Causse de Martel, Limargue, Causse de Limogne, Ségala, vallée de la Dordogne.

Au global, cela représentera 32 M€ investis jusqu’en 2040. Un programme lourd qui, s’il était réparti sur l’ensemble des abonnés, induirait une augmentation de 21 € de la facture de chaque abonné

Un état des lieux montre que dans le département, 34 syndicats desservent environ 67 000 abonnés et regroupant 275 communes ; 65 communes assurant l’alimentation de 45 000 abonnés. Si les principales villes du département et quatre syndicats restent en régie, 16 communes et 30 syndicats ont délégué le service de l’eau à la Saur. Le prix de l’eau potable moyen était en 2015 de 1,89 € le m3 et représente l’un des plus chers du bassin Adour Garonne. Dans le programme de travaux évoqués dans ce rapport, les plus grosses opérations se situeront dans les secteurs de Martel et du Sud-Segala et nécessiteront 12 M€ sur les 32 € du schéma.