La Palme D’OR Cannes 2025
UN SIMPLE ACCIDENT
un drame franco-luxo-iranien écrit et réalisé par Jafar Panahi
Durée : 1h45
Tourné clandestinement dans l’Iran d’aujourd’hui ,Un simple accident, le nouvel acte de résistance de Jafar Panahi
Sept ans après Trois Visages (2018), grâce auquel il avait décroché le Prix du Scénario, Jafar Panahi fait son retour en Compétition avec Un simple accident, une fiction romanesque qui pose, comme souvent chez le cinéaste iranien, la question de la liberté en Iran.
Les multiples arrestations, périodes d’emprisonnement, assignations à résidence, interdictions de voyager ou encore de filmer dont il a été la cible depuis ses débuts n’ont jamais eu raison de son obstination. Jafar Panahi a toujours continué de tourner en défiant les contraintes, parfois clandestinement, s’accommodant du peu de moyens à sa disposition pour créer envers et contre tout, et clamer sa liberté d’homme.
À travers son cinéma à la fois minimaliste et profondément politique, souvent déployé dans un style semi-documentaire qui brouille les frontières entre fiction et réalité, le réalisateur iranien n’a eu de cesse d’interroger la fragilité des libertés individuelles et la complexité des relations sociales dans une société verrouillée par la censure et les non-dits.
Dans ce film au synopsis minimaliste — « après un simple accident, les événements s’enchaînent » — le réalisateur, pour qui filmer reste un geste de résistance, brosse le portrait d’une société iranienne en lutte pour sa liberté et filme, en plein jour, la force de la rébellion des hommes et des femmes corsetés par le régime.
Avec Un simple accident, où les citoyens qui combattent dans l’ombre s’opposent aux représentants de l’État, Jafar Panahi revient à la fiction sans s’écarter des thématiques qui jalonnent sa filmographie. Il rappelle surtout qu’il demeure un observateur attentif et acéré de son pays natal.
Date de sortie : 10.09.2025
Synopsys
L’Azerbaïdjanais Vahid, un mécanicien automobile, a été emprisonné autrefois par les autorités iraniennes. Pendant sa peine, il a été interrogé les yeux bandés. Lorsqu’un jour, un homme nommé Eghbal, dont la prothèse de jambe grince, entre dans son atelier, il croit reconnaître en lui l’un de ses anciens tortionnaires. Pour se venger, Vahid enlève l’homme et l’emmène dans le désert où il veut l’enterrer vivant. Peu avant l’accomplissement de son plan, il commence à douter de la culpabilité de ce père de famille marié. Eghbal affirme n’avoir jamais travaillé dans une prison et n’avoir perdu sa jambe que l’année précédente. En effet, le moignon de la jambe d’Eghbal présente une cicatrice récente. Vahid l’enferme alors dans une caisse en bois et le charge dans sa camionnette. Vahid retourne à Téhéran pour présenter Eghbal à d’anciens codétenus. Il espère que ceux-ci seront en mesure d’identifier Eghbal comme leur tortionnaire.
Vahid contacte le libraire Salar, la photographe de mariage Shiva et Golrokh, une femme sur le point de se marier. Le groupe doit également être rejoint par le fiancé de Golrokh, Ali, qui n’a pas fait de prison, ainsi que par Hamid, aigri par son incarcération. Les différents membres de ce tribunal spontané ont des attitudes très diverses vis-à-vis d’Eghbal. Certains réclament vengeance, tandis que d’autres n’en voient pas l’intérêt.