L’accord Mercosur inquiète les agriculteurs

Responsables départementaux de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs étaient reçus ce mercredi matin à la préfecture du Lot par Jérôme Filippini afin d’exprimer leurs vives inquiétudes quant à l’accord commercial conclu entre l’Union européenne et les quatre pays sud-américains du Mercosur.

Craignant les importations massives de viandes bovines et de volailles doublées de distorsions sanitaires, environnementales et sociales, ils sont ressortis de leur entretien avec le préfet sans avoir été particulièrement rassurés. “Il nous a entendu et a affirmé que les accords n’étaient pas encore entérinés, mais nous restons sur nos gardes” affirmait Alain Lafragette, le président de la FDSEA 46.

 
Les responsables de la FDSEA 46 et des Jeunes agriculteurs étaient reçus ce mercredi matin par le préfet du Lot pour évoquer leurs inquiétudes quant aux accords commerciaux conclus par l'UE.
Les responsables de la FDSEA 46 et des Jeunes agriculteurs étaient reçus ce mercredi matin par le préfet du Lot pour évoquer leurs inquiétudes quant aux accords commerciaux conclus par l’UE. – FDSEA 46

« Nous n’aurons rien à perdre »

“Si rien n’est fait pour protéger l’agriculture française, je prédis une grande révolte paysanne” renchérit-il pour prévenir des conséquences de “l’entêtement gouvernemental”. Une position partagée par un responsable des Jeunes Agriculteurs : “Si l’accord est ratifié, notre réponse sera très musclée […] la filière est déjà fragilisée, nous n’aurons plus rien à perdre”.

Et il n’y a pas que l’accord UE/Mercosur – regroupant le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay – qui inquiètent les agriculteurs lotois. Dans le courant du mois de juillet, les députés seront amenés à valider le CETA, l’accord commercial conclu avec le Canada. “Nous sommes en contact permanent avec nos élus et parlementaires pour leur faire suivre nos positions” explique Alain Lafragette avant d’engager une opération de tractage au cœur du marché de Cahors pour impliquer la population alors qu’une grande banderole était déployée sur la façade de la préfecture.

Maxime Trédan La Dépêche

 

« J’ai des inquiétudes pour des filières agricoles notamment françaises, en particulier l’élevage », ainsi que « sur la capacité des pays d’Amérique du Sud à tenir leurs promesses en matière de respect de l’environnement », a expliqué sur franceinfo Mme Loiseau.

L’ancienne ministre des Affaires européennes a toutefois dit voir « des aspects positifs » dans l’accord conclu. « Nous avons réussi à convaincre le président brésilien (Jair Bolsonaro) de respecter l’accord de Paris », a-t-elle noté: « Ce sont des paroles, maintenant il faut des actes. »

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