Le Nord du Lot est-il oublié par le Conseil Départemental?

androsLa voie d’avenir dans l’impasse et le futur collège de Bretenoux en panne, Frédéric Gervoson en tant que président d’Andros sort de son silence et pointe du doigt le conseil départemental dans un courrier adressé à Serge Rigal.

«Reculade», «désintérêt», «quasi-chantage», «absence de solidarité», les mots utilisés par Frédéric Gervoson dans un courrier qu’il a adressé début novembre à Serge Rigal sont forts. Le patron d’Andros, conseiller municipal à Bretenoux, n’y va pas avec le dos de la cuillère et pointe du doigt l’attitude du département dans les dossiers sensibles qui minent le nord du Lot depuis plusieurs années: la voie d’avenir et le projet de nouveau collège à Bretenoux. Frédéric Gervoson, s’exprimant au nom de son entreprise, tenait à réagir vivement à deux courriers adressés par Serge Rigal à la mairie de Bretenoux.

Un message fort

«Andros et ses salariés subissent depuis des décennies le désintérêt des décideurs pour l’amélioration des dessertes de notre bassin d’activités, écrit-il. Je constate aujourd’hui encore avec dépit votre reculade sur la question de la desserte semblant prendre pour prétexte les difficultés de la commune de Bretenoux à s’engager seule dans un investissement hors de sa portée. Depuis des années, les élèves résidant dans le bassin d’activités de Biars-Bretenoux se succèdent dans les salles du collège d’Orlinde, très bel établissement Pailleron à fort risque d’incendie et d’amiante, sur lequel la priorité de sécurité du département aurait dû se pencher depuis fort longtemps.»

Pour le président d’Andros, le nord du Lot a été trop souvent oublié. «Le chemin sur lequel vous semblez nous engager, d’un quasi-chantage au collège ou à la voie d’avenir voire même au SDIS en mettant à l’amende la commune de Bretenoux, est inacceptable, poursuit-il dans son courrier. L’urgence de cette desserte se suffit à elle-même. Concernant Andros, au moment où l’entreprise fait des choix structurels pour sa pérennité dans le Lot, la qualité de la desserte routière est un élément incontournable. Je trouve navrant votre absence de solidarité et regrette de plus en plus que Biars soit à ce point dépendant d’un bon vouloir cadurcien».

Le maire de Bretenoux persiste et signe

Proche de Frédéric Gervoson, le maire de Bretenoux Pierre Moles apprécie le soutien du dirigeant de la plus grande entreprise du secteur et partage le même constat. Il espère que ce courrier fera bouger les choses. «Ce n’est pas une lettre qui ferme la porte à toute discussion, surtout pas», insiste le maire qui demande aujourd’hui au département «un geste fort». A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles, Pierre Moles estime à 1 million d’euros, le coût du «boulevard urbain», desserte du SDIS et du futur collège que la commune ne peut financer mais qui pourrait, suggère le maire, mobiliser des subventions particulières.


Serge Rigal veut éviter la polémique

«Je ne veux pas rentrer dans une polémique». Joint par téléphone, le président du département, Serge Rigal, prévient d’emblée qu’il ne souhaite pas répondre par voie de presse à Frédéric Gervoson mais ne cache pas son étonnement quant au contenu du courrier envoyé par le président d’Andros. «Je suis très surpris de ce courrier, de cette réaction», concède Serge Rigal. Y a-t-il une incompréhension ? se demande le président du conseil départemental qui rappelle ses intentions quant à la voie d’avenir. «Notre volonté est vraiment de défendre le T3. J’aimerais pour cela avoir l’appui très franc de M.Gervoson et des chefs d’entreprise de ce secteur».

Pour le projet de futur collège, Serge Rigal rappelle la nécessité de réaliser «un boulevard urbain» pour desservir le futur établissement et le SDIS. «C’était ce qui était prévu. A l’époque il était prévu que la municipalité participe. C’est dommage qu’on perde du temps». Prévue initialement pour la rentrée 2019, l’ouverture d’un collège neuf ne pourrait se faire avant 2020.