Les contrats aidés ne sont pas seulement un tremplin pour l’emploi

Plusieurs élus du Lot ont interpellé les parlementaires et le préfet sur le sujet. Jean-Claude Requier demande un moratoire au 1er ministre.

« De nombreux élus m’ont fait part, notamment lors de ma campagne pour les prochaines élections sénatoriales, de leurs inquiétudes concernant l’avenir des contrats aidés. D’autres acteurs du territoire, notamment les associations, sont également touchés. L’arrêt brutal de ces contrats fragilise un peu plus nos collectivités territoriales et les structures associatives » a expliqué le sénateur Jean-Claude Requier qui a « souhaité interpeller le 1er ministre ainsi que Jacques Mézard, ministre de la cohésion du territoire, Muriel Pénicaud, Ministre du travail, et Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale. » Dans son courrier l’élu lotois a notamment plaidé pour un moratoire : « Ces contrats sont utiles pour l’ensemble de notre société car les personnes recrutées remplissent des fonctions socialement capitales, notamment auprès des enfants dans les écoles, des personnes âgées, des personnes handicapées ou en difficulté. Ils couvrent également des besoins dans les complexes ruraux, ou dans les épiceries communales. Ils ont un vrai rôle à jouer dans nos territoires ruraux, celui de soutien à l’emploi, avec un accompagnement personnalisé et une articulation avec une situation de travail, et sont un levier pour l’inclusion sociale. Pourquoi subitement réduire ou supprimer ces contrats aidés, mettant ainsi nos communes dans une situation financière très compliquée ?  Serait-il envisageable de décréter un moratoire pour laisser un temps de réflexion et de concertation avec les associations d’élus et les associations culturelles et sportives concernées ? »

Plusieurs élus (Habib Fenni, maire de Sarrazac, Martine Benet-Bagreaux, maire d’Espagnac-Sainte-Eulalie, Léon Bernard Claesen, maire de Saint Projet, Danièle Frayssinet, maire de Nuzéjouls, Jean-Luc Nayrac, maire de Rudelle, Jean-Pierre Espeysse, maire de Saint-Félix, Jean-Marc Vayssouze, maire de Cahors, Monique Martignac, maire de Saint-Jean-Lagineste, Pascal Perie, maire de Rampoux, Gérard Alazard, maire de Luzech, Vincent Labarthe, maire de Sainte-Colombe, Hugues du Pradel, maire de Vayrac, Raoul Jauberti, maire de Cressensac, Frank Roche 1er adjoint mairie de Cressensac) avaient interpellé sur le sujet le préfet, et les parlementaires lotois : « L’impossibilité de renouveler la plupart des contrats arrivant à échéance prochainement, ou à recourir à ce dispositif pour de nouveaux recrutements, est un véritable recul dans la gestion de nos services de proximité à la population. La baisse de dotations de ces dernières années ne nous permet plus d’assurer la totalité de nos missions dans les meilleures conditions possibles. Aussi réduire et supprimer ces contrats aidés met nos communes dans une situation financière très compliquée. Les collectivités ne pourront pas assumer le surcoût que représenterait des recrutements dans un cadre classique à la place des contrats aidés. L’utilisation de ce type de contrats dans le secteur non marchand (collectivités locales et associations loi 1901) permet, dans nos petites communes, de soutenir l’emploi pour des publics fragiles socialement. Les personnes concernées sont souvent très éloignées de l’emploi classique et retrouvent une certaine dignité grâce à cette insertion dans nos villages.  De nombreuses associations locales ont, elles aussi, recours à ce type de contrat pour offrir des services nécessaires à la population. La suppression de ces contrats amènera, là encore, de grandes difficultés pour les associations, les services et bien sûr les personnes concernées. Si ces dispositifs s’éteignaient, ce serait un coup supplémentaire porté à la ruralité. Les élus que nous sommes, les associations concernées, restons disponibles pour qu’un véritable débat, ouvert et constructif soit engagé, tant au niveau départemental que national afin que ces contrats aidés, évoluent, certes, mais gardent, en même temps, leur rôle d’intégration sociale et d’équilibre budgétaire pour les employeurs publics et associatifs que nous sommes. »

Medialot

Ce que dit E. Macron des emplois aidés:

« C’est de la subvention déguisée vers les collectivités locales ou le secteur associatif », explique le chef de l’Etat qui rappelle que « le taux de retour à l’emploi durable des personnes concernées est en effet très faible ». Si « certains » emplois aidés sont « utiles », d’autres ne le sont pas, juge le président, pour qui dans le premier cas, ils doivent « entrer dans la dotation des collectivités locales ou dans les subventions aux associations ». « Mais qu’on ne nous dise pas que c’est une politique de l’emploi ! »

 

Témoignage:

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