Les socialistes lotois veulent faire le ménage
Tandis que Benoit Hamon démissionne du parti.
Après deux tours de primaires, deux tours de présidentielles, deux tours de législatives, voici venir le «7e tour» de cette longue période électorale : le grand ménage. C’est ce que souhaitent plusieurs militants socialistes lotois, pour la plupart soutiens de benoît Hamon à la Présidentielle et en particulier Jacques Capel, qui fut le directeur de campagne du candidat PS pour le Lot. Ensemble, ils veulent aller au bout d’une démarche qui leur tient à cœur : le grand ménage post-élections.
Dans le collimateur : les élus étiquetés PS, qui à l’occasion des Primaires, de la Présidentielle ou des Législatives se sont déclaré soutiens d’Emmanuel Macron ou de ses représentants. Objectif : les exclure du Parti.
Ils ont déjà saisi la commission fédérale des conflits pour lui demander de «prendre une décision» concernant le positionnement de Nicole Paulo , Gérard Miquel, Jean Launay, Gilles Liébus, Ludovic Dizengremel, Stéphane Magot et demandent clairement à leurs instances nationales «d’exclure tous ces élus du parti socialiste».
«Ils sont en contradiction avec la ligne du parti» explique Jacques Capel, «et puisqu’ils n’ont pas eu le courage de démissionner d’eux-mêmes, c’est donc nous qui allons le faire pour eux. Les citoyens ont besoin de savoir que nous n’approuvons pas l’attitude et les manœuvres de ces quelques élus qui ont fait et défait les politiques locales à leur guise tout au long des années en fonction de leurs intérêts particuliers. C’est pour nous, une clarification nécessaire vis-à-vis des citoyens de ce département. Aux dirigeants du PS de prendre leur responsabilité».
Beaucoup trop tard, mais c’est la seule décision cohérente d’un parti qui n’a cessé de se désavouer tout au long de sa trajectoire qui s’achève dans un désastre !
Lorsque nous demandions à la Région comme au Département de prendre en compte les propositions de la Confédération Paysanne, ce fut un refus sarcastique : la bio, les circuits courts, la défense des petites fermes et l’installation de nouveaux arrivants n’ont rien pesé face au productivisme, à l’utilisation laxistes des fongicides et pesticides, à la restructuration sans fin des fermes vendues à la découpe, à l’urbanisation galopante de nos campagnes, à la délocalisation même de certaines de nos productions maraîchères et viticoles. Tout le monde sait aujourd’hui l’échec cuisant de la politique agricole : division par 5 du nombre d’exploitants en une génération, monoproductions très dépendantes et donc fragiles des hors sol : voir la nème crise des palmipèdes, perte en quantité des productions qui ne sont plus que de la matière première pour la grande transformation-distribution où seuls s’agitent les capitaux des banquiers et des assureurs, captation des lignes financières par les grands groupes au détriment de la diversification et de l’occupation rationnelle des territoires, plus fort taux de suicides dus à la dérive de la profession !
Lorsque nous demandions à la Région comme au Département de prendre en compte les propositions environnementales, ce fut, avec un décalage d’une dizaine d’années, une réponse des plus timorées et à travers les lobbies en place que nous avons pu commencer à travailler sur les recommandations européennes qui ont fracturé les hégémonismes confortablement installés chez nous.
Qui tenaient les commandes des pouvoirs publics durant tout ce temps et surtout dans nos régions sans écouter les alertes et les propositions qui auraient du amplement modifier nos trajectoires ?
Aviez-vous perçu une différence notable en matière d’approche du monde du travail (ouvriers, paysans), des fonctionnaires (services publics) et des retraités entre la droite (actuellement LR) et la gauche (PS) au cours de ces dernières décennies ?
Ces deux composantes de la classe politique se sont enfin effondrées sans avoir entendu nos appels.
Le PS s’est désintégré en une seule mandature en partant d’une situation encore plus favorable en 2012 que celle du gouvernement actuel.
Que peut-on, que doit-on attendre de ces gens-là que nous avons secondés, aidés, reconduits, conseillés puis secoués et même tancés sans résultat tant leur « carriérisme » les aveuglait ?
Les rats on quitté le navire juste avant de sombrer mais ce sont bien eux qui avaient percé sa coque de toute part et provoqué le naufrage.
Il faut donc procéder froidement à la régulation des rats pour empêcher leur prolifération.
Et aussi pour la mémoire de celles et ceux qui avaient alerté… en vain !
serge despeyroux
Merci pour cet article clair et net. Ceci explique bien la situation actuelle.
Un ex PS;
Bravo Serge.
C’est si juste. Cette désintégration du PS, très visible dès avant les élections, aurait pu modifier le vote de nombreux socialistes et faire élire Jean-Luc puis les candidats insoumis. Mais ils sont malheureusement restés attachés à leur « famille » refusant de voir l’impasse. La désignation de Benoît Hamon réconfortait ceux qui étaient vraiment à gauche, leur permettant un un dernier vote avant l’agonie. Et maintenant Hamon quitte le parti socialiste! Quel gâchis.
Qu’est-ce que le M1717 ? C’est un nouveau mouvement politique lancé le 1er juillet 2017 par Benoît Hamon, candidat du Parti socialiste aux dernières élections présidentielles. Depuis, plusieurs comités locaux de soutien ont essaimé en France mais aussi à l’étranger. À Figeac, Erick Beauchet vient d’en lancer un, il s’agit du 3e ancré sur le département. Il se dit conquis par «les idées novatrices de Benoît Hamon».
Il explique le projet : «Ce mouvement citoyen, transpartisan avec des comités de soutien locaux, tend à s’inscrire dans la continuité du projet politique amorcée par Benoît Hamon pendant les présidentielles.»
Il n’y aura ni local, ni adhésion. En revanche, une page Facebook «M1717 Figeac» a été créée pour informer sur l’actualité du mouvement. Il espère réunir localement un noyau de sympathisants, désireux de «prendre le temps de construire une gauche humaniste, écologique, sociale et démocratique avec Benoît Hamon. Un projet de société qui se nourrit des problématiques du quotidien vécues par chacun.»
Il précise que «les thématiques rurales telles que les déserts médicaux et culturels feront partie des réflexions.» Et il l’assure : «La gestion du comité sera collégiale».
Dès septembre, il projette d’instaurer des rencontres informelles dans des lieux privés ou publics pour réfléchir avec le comité. «L’intérêt est de redonner de la noblesse à la politique» ajoute-t-il.
Erick Beauchet n’est pas un novice en politique puisqu’il est également 1er adjoint de Geneviève Vandekerckhove, maire de Cuzac, et conseiller communautaire au Grand Figeac. Il s’est par ailleurs investi dans la campagne locale de soutien du vainqueur de la primaire socialiste. Pour ce nouveau mouvement, les prochaines élections présidentielles de 2022 sont dans la ligne de mire.
Contact : m1717figeac@sfr.fr
Marion Rivette
Intéressante cette présentation du M1717…. à suivre de près….
Le premier secrétaire fédéral du PS 46 Laurent Fabre ne se représente pas. Les élections pour désigner le successeur de Laurent Fabre auront lieu le 29 mars. La date limite de dépôt des candidatures a été fixée au 19 mars. Trois candidats seraient d’ores et déjà en lice : Franck Provence, Gaëligue Jos, et Anne Laporterie.