Philippe Cabanès milite contre le projet du Tour de Ville de Gourdon

La Dépêche a rencontré l’association «Ne touchez pas à nos platanes», son président Philippe Cabanès exprime ses doléances.

Où en est ce dossier ?

Comme je l’avais rappelé dans une précédente intervention, la municipalité persiste et signe malgré l’opposition des commerçants, des riverains et d’une majorité de Gourdonnais. D’ailleurs, je rappelle le désaveu cinglant subi, lors du 2e tour des élections législatives, par la maire et par voie de conséquence le conseil municipal. Les gourdonnais ont ainsi voulu sanctionner pour une large part ce projet sans vision architecturale et environnementale, mal étudié, qui ne tient pas compte des attentes formulées par les participants, lors des différentes réunions. Conclusions : Ne pas toucher à nos platanes. Ne pas défigurer le tour de ville avec des pergolas agrémentées de plantes mexicaines, que devient Gourdon, cité médiévale ? Ne pas augmenter nos impôts. Ce projet dont le coût (sous-estimé) de 1,80 M€ avec un reste à charge de 600 000 € n’est pas raisonnable, quand on connaît l’endettement de Gourdon et les propos tenus par la mairie «au-delà de 300 000 € à charge, le projet n’est pas réalisable». Réaménager le tour de ville en préservant l’existant, c’est possible.

Qu’allez-vous faire ?

Nous allons continuer à faire signer des pétitions déjà très nombreuses, organiser une réunion publique où nous remettrons l’ensemble des signatures de la pétition à nos édiles. Les médias seront présents, nous sollicitons les élus, députés… et espérons qu’un grand nombre de Gourdonnais seront présents. Si on nous oppose une fin de non-recevoir et si aucun amendement à ce projet n’est possible, nous nous verrons contraints de saisir par voie de référé la juridiction compétente. En effet, depuis ces dernières années, le développement du Droit à l’Environnement a permis un renforcement des dispositions paysagères dans les systèmes juridiques. L’arbre, véritable symbole du développement durable, est un élément du patrimoine, de la collectivité et, en droit, est considéré comme un immeuble et lui confère un statut particulier. Ces arbres font partie d’un héritage commun à préserver et ne sont pas la propriété d’une équipe municipale.

La maire répond à l’association

Voici la réponse de Marie-Odile Delcamp : «Tout projet a ses détracteurs : sur la méthode, on peut choisir l’obstruction systématique à une opposition constructive permettant de bien mesurer les enjeux et les défis à relever.

L’association a choisi de faire «obstruction» argumentant l’existence d’un «projet alternatif» : aucune contre-proposition chiffrée n’a été mise sur la table depuis 2 ans.

Plusieurs réunions de concertation ont abordé les problématiques de ce chantier d’envergure qui doit concilier l’impératif d’accessibilité, l’attractivité des commerces et la réhabilitation des réseaux eau et assainissement.

Un comité de pilotage associant, élus, Conseil des sages, commerçants, Architecte des Bâtiments de France, CAUE, Conseil Départemental, DDT, CCQB, SGAR, CCI, PETR, a contribué à l’élaboration du projet. Un équilibre a été trouvé tenant compte de toutes les contraintes et notamment la mise en accessibilité de chaque commerce et du cheminement des piétons et Personnes à mobilité réduite (selon la définition introduite par la Loi de 2005).

Sur les 130 arbres du Tour de ville, 14 seront supprimés sur la rive extérieure permettant de rattraper le dénivelé important et d’assurer un parcours sans risque.

La municipalité se refuse à rester dans une vision passéiste de Gourdon au nom d’une pseudo-tradition qui freinerait toutes velléités de s’inscrire dans une dynamique nécessaire à l’essor de la ville et à son attractivité quotidienne aussi bien que touristique.

Au Moyen-Âge, c’est un fossé qui tenait lieu de Tour de Ville.

Les subventions s’élèvent à 78 % d’un coût estimé à 1 500 000 HT soit un reste à charge pour la commune de 330 000 € HT.

À noter que la commune récupère la TVA sur ses investissements. Il n’est donc pas question d’alourdir la pression fiscale à cause du projet.

De plus, Les premières consultations d’entreprises confirment le respect de l’enveloppe prévisionnelle.

Quant aux Législatives, le débat est bien là : sous couvert de défense de l’environnement, certains érigent l’association en leurre pour asseoir une stratégie politique n’hésitant pas à tromper la population (d’ici ou d’ailleurs) en déformant le projet ou diffusant des contre-vérités (voir le démenti du Conseil des sages dans l’édition de La Dépêche du 6 juillet dernier). Cette posture politicienne peut payer sur le court terme. Seul, le verdict des urnes, en 2020, en donnera le prix.»