Primaires de la gauche, popularité des personnalités

Sept candidats sont en piste pour la primaire de la gauche. Ils débattront à trois reprises à la télévision au mois de janvier avant le premier tour qui aura lieu le 22 janvier.

Ils sont sept sur la ligne de départ de la primaire de la gauche organisée par le PS, après l’officialisation samedi des candidatures, et ont désormais un mois de sprint devant eux pour mener une campagne qui s’annonce âpre et électrique.

Parmi eux, quatre ministres socialistes du quinquennat écoulé, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Benoît Hamon, et trois représentants des partis satellites, Sylvia Pinel (Parti radical de gauche) — seule femme en lice -, François de Rugy (Parti écologiste) et Jean-Luc Bennahmias (Union des démocrates et des écologistes).

Cette liste a été validée hier par la Haute autorité des primaires citoyennes (HAPC).

Cette annonce marque le début officiel d’une campagne qui se terminera le 20 janvier mais qui a, dans les faits, débuté il y a bien longtemps.

Hier, alors que leurs candidatures étaient entérinées, l’ancien Premier ministre Manuel Valls distribuait des tracts dans Paris quand Arnaud Montebourg se dirigeait vers Saint-Brieuc puis Guingamp pour rencontrer des militants.

Il n’y aura guère de répit ces prochaines semaines, sachant que les fêtes de fin d’année resserreront encore le calendrier.

En campagne

Manuel Valls et Vincent Peillon dévoileront leurs programmes début janvier et multiplieront les déplacements, après s’être lancés dans la course sur le tard, quand François Hollande début décembre a renoncé à se représenter.

Dans le même temps, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon continueront de labourer le terrain afin d’essayer de s’immiscer au second tour. M. Bennahmias, Mme Pinel et M. de Rugy tenteront, eux, d’exister au milieu des poids-lourds socialistes.

Les enjeux du PS

Pour le PS, les enjeux sont multiples. D’abord, réussir «sa» primaire, après le succès de la primaire de la droite et du centre qui a réuni plus de 4,4 millions de votants et ainsi mis sur orbite son vainqueur François Fillon.

L’objectif est plus modeste puisque M. Cambadélis table plutôt sur une participation comprise entre 1,5 et 2 millions d’électeurs, qui verseront un euro par tour pour voter.

Surtout, il faudra faire en sorte que le rassemblement reste possible après plusieurs semaines de débats, alors que la droite et l’extrême droite sont à l’heure actuelle bien mieux placées pour accéder au second tour de l’élection présidentielle. Sans oublier Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, que les sondages placent, à ce stade, devant le candidat socialiste quel qu’il soit.

Cette semaine, les accusations lancées contre Vincent Peillon et Arnaud Montebourg, soupçonnés de ne pas être à jour de leurs cotisations auprès du PS, ont été perçues comme des «malveillances» par les intéressés. Gare aux boules puantes d’ici à fin janvier !

«La primaire est le moyen de mettre en marche le cercle vertueux de l’unité», a préféré croire Jean-Christophe Cambadélis. Un vœu pieu ?


Deux recalés

Pour deux candidats, c’est soupe à la grimace et menace après l’annonce de leur éviction. Fabien Verdier, dont la candidature a été recalée officiellement faute de parrainages suffisants, s’est invité avec fracas devant les micros et caméras pour dénoncer des «irrégularités» et des «pressions». L’ancien inspecteur du travail Gérard Filoche, un autre déçu, a également annoncé qu’il allait déposer un «recours», s’en prenant à la direction du PS. «Arrête ton cirque Gérard Filoche. Ce que tu ne supportes pas c’est que la gauche du PS t’ait boycotté ! Ils n’ont pas voulu te parrainer point à la ligne !», a de son côté répondu sur Twitter M. Cambadélis.