Sècheresse et changement climatique: Les mesures de Nicolas Hulot

Le ministre de l’Écologie Nicolas Hulot a annoncé hier, en Conseil des ministres, plusieurs mesures pour lutter durablement contre la sécheresse qui touche plusieurs dizaines de départements français.

La France a soif. Plus de 200 arrêtés sécheresse ont été pris sur le territoire. L’arrêt des prélèvements d’eau non prioritaires (lavage de voitures, arrosage de jardins, remplissage de piscines…) concerne aujourd’hui 30 départements. Face à cette crise, le ministre de la Transition écologique a affiché plusieurs mesures pour anticiper ce manque hydrique.

Parmi elles, la mise en place de campagnes de sensibilisation pour engager les citoyens, les entreprises et les services publics à économiser l’eau. Le ministre souhaite également réduire au maximum les fuites dans les canalisations en accentuant la maintenance des réseaux. Développer une agriculture plus économe en eau et réaliser des projets de stockage hivernal pour anticiper ce manque en période sèche, font partie des annonces du gouvernement.

Les critiques des défenseurs de l’environnement

Pour France Nature Environnement (FNE), la prise de conscience de l’État est une bonne nouvelle. Mais la fédération d’associations déplore tout de même la volonté de construire des retenues d’eau, une solution qui ne serait pas viable, puisque les faibles précipitations de cet hiver n’ont pas suffi à remplir ces cuves. La FNE regrette également le manque de budget alloué aux Agences de l’eau, que le gouvernement souhaite mettre à profit pour instaurer ses actions. La FNE, à travers sa coordinatrice du réseau eau Marine Le Moal rappelle l’essentiel du message : «Ce n’est pas l’eau qui doit s’adapter à l’homme mais c’est bien à l’homme de s’adapter aux ressources que la terre lui offre». Suite au réchauffement climatique, cette situation aujourd’hui exceptionnelle pourrait devenir commune d’ici 2050.


Plan national d’adaptation

Le gouvernement souhaite mettre en place un second plan national d’adaptation au changement climatique. Valable 5 ans, un premier plan avait été créé en 2011. Conçu pour élaborer des propositions afin d’adapter les territoires à ces changements, le nouveau plan se penchera sur des aspects tels que la sensibilisation, la préservation des milieux ou la vulnérabilité des filières économiques. Le gouvernement précise que ce plan pourrait être accompagné d’appels à initiatives afin d’expérimenter des actions locales. Pour élaborer ce nouveau plan, six groupes de travail se sont réunis entre juin 2016 et mai 2017. Sylvain Mondon, le coordinateur de cette concertation nationale est optimiste : «Le niveau d’avancement global du premier plan a été jugé très satisfaisant, on peut dire qu’il a amélioré la préparation de la France au changement climatique.»