Souillac : Emmanuel Macron « pragmatique et sans tabou »

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Le président de la République a échangé pendant 7 heures avec les maires d’Occitanie. Jean-Michel Sanfourche, maire de Souillac, a balayé les grands thèmes et quelques spécificités : justice sociale, justice écologique, ligne POLT, justice démocratique.  Jean-Marc Vayssouze, maire de Cahors a remis les cahiers des GJ cadurciens a évoqué « la triple crise : sociale, territoriale, et de la représentation », il a appuyé sur certains dossiers qui font mal, la mobilité et le numérique : « En matière ferroviaire, songez Monsieur le Président qu’on met davantage de temps pour atteindre Paris depuis Cahors aujourd’hui, 5 h 25, que dans les années 60 avec le Capitole. Qui peut accepter, non pas ce sentiment pour le coup, mais ce déclassement réel, vécu, subi ?  Vous devez nous aider sur ce sujet. Nous avons eu l’occasion de vous solliciter et attendons que vous corrigiez cette injustice territoriale honteuse.  L’enclavement numérique…Je souhaite vous rappeler l’enjeu qui consiste à ce qu’Orange tienne ses engagements de déploiement de la fibre optique sur les périmètres des agglomérations. Pour vous donner un exemple, le Grand Cahors compte 30 000 prises. Le déploiement devait être achevé en 2020. A ce jour, seules 3 800 prises ont été installées. L’Etat doit nous aider et changer de braquet à l’égard d’Orange. C’est une condition du désenclavement contemporain de nos territoires. Là aussi, vous devez nous aider. ». Christian Venries, maire de Saint-Cirgues, et président de l’AMR du Lot, a ensuite monopolisé, pendant presque un quart d’heure, le micro en mode sulfateuse : « La loi NoTRE, c’est une loi ruralicide, il faut la réviser. Les cartes d’identité, je sais que vous l’avez évoqué… avant les gens faisaient un à deux km voire venaient à pied maintenant ils doivent faire 27 km. Concernant, la DGF, un rural pèse un euro contre 2 euros pour un urbain. » Il n’a pas mâché ses mots avant de passer son tour : « Nous préférerons toujours des preuves d’amour que des des discours de drague. » Martine Fournier, maire de Bellefont-la-Rauze , est montée au créneau sur handicap et école rappelant que la proposition de loi d’Aurélien Pradié sur le sujet n’avait même pas été examinée. Gilles Liébus, maire de Meyronne et président de Cauvaldor, a plaidé pour « des mesures qui aident à créer des entreprises sur le territoire ». Laurent Martin, maire de Fons, a remis une couche sur la loi NoTRE et sa révision. Agnès Simon-Picquet, maire des Junies, a conclu la séquence lotoise, insistant sur le numérique et proposant d’abaisser l’âge pour passer le permis de conduire à 17 ans. Les autres élus d’Occitanie ont ensuite enchaîné pendant plus deux heures. Emmanuel Macron, « pragmatique » et « sans tabou », a repris la main et a répondu à chacun défendant l’ISF – « L’ISF, ce n’est pas un sujet entre riches et pauvres, la question c’est : est-ce que l’on veut aider nos entreprises ou pas ?»-, la mobilité – « On va mettre plus d’argent dans la mobilité du quotidien, c’est vrai pour la route et c’est vrai pour le rail. Il n’y a pas eu d’investissement des décennies, ce n’est pas la faute de la SNCF, c’est notre faute, à nous de travailler à le résoudre » -. Il n’a pas écarté une révision de la loi NoTR, bien au contraire, et a évoqué des aménagements sur certaines portions pour le 80 km/h. Conclusion sur le sujet qui vaut pour ce débat : « On peut essayer de garder notre efficacité et avancer ».

> Il y a eu quelques heurts entre « gilets jaunes » et forces de l’ordre en matinée. Deux personnes ont été interpellées.

> Le président de la République a visité le matin l’école de Saint-Sozy. Interpellé par un retraité pour évoquer sa pension et une erreur de calcul. Le chef de l’Etat a disséqué le bulletin et a repéré un problème. « Vous pouvez me le laisser ? Je ferai mieux que vous répondre, je vais vous le régler » a-t-il indiqué.

Photo et remerciements Pierre Lasvènes

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