« Trois petites sœurs », ou vivre après la mort d’un enfant

A St Céré vendredi 7 février à 20 h 30, dans le cadre de la saison d’hiver  le théâtre de l’Usine présente la pièce « Trois petites sœurs », donnée à plusieurs reprisées sur les territoires de Cauvaldor et du Grand Figeac. La compagnie québécoise Le Carrousel fait escale à Saint-Céré avec cette pièce écrite par l’autrice Suzanne Lebeau.

Une très belle pièce d’une compagnie internationale. « Trois petites sœurs » témoigne de l’épreuve d’une famille face à la maladie puis à la mort d’un enfant. Mais c’est aussi un hommage à la vie, à la famille et à la faculté de continuer sa route même après avoir traversé une épreuve terrible. Les questions à se poser ou à ne pas se poser…

 

Pourquoi nous ? Pourquoi maintenant ? Qu’avons-nous fait ? Qu’avons-nous oublié de faire, négligé de faire ? Aucune réponse ne changera les choses. Alice, la cadette d’une famille de trois enfants, n’ira pas à l’école le jour de la rentrée, elle qui en rêvait depuis que l’aînée avait eu son premier sac d’école.

La mort inévitable, universelle, irréversible nous touche tous, mais la mort d’un enfant semble inacceptable. Or, l’enfant peut partir simplement, sereinement, dès qu’il a la certitude qu’il ne fait pas de peine à ses parents. « Trois petites sœurs », finalement, parle de la vie… avant et après.

Avec ce texte, Suzanne Lebeau propose d’accepter la mort sans jamais oublier la disparue. Le rapport que l’auteure Suzanne Lebeau entretient avec la narration a évolué au cours des ans. Pour échapper aux contraintes liées à l’écriture dramatique, elle écrivait, en secret, de nombreux contes. Progressivement, un métissage s’est opéré dans son écriture et depuis « Salvador : la montagne, l’enfant et la mangue », la narration, s’immisçant entre les dialogues, accentue la théâtralité. Avec « Le bruit des os qui craquent » et « Gretel et Hansel », la fusion de ces deux modes d’écriture a atteint un apogée.

La Dépêche