Un Erasmus pour élus locaux?

À un mois des élections européennes, l’Association des petites villes et Villes de France rendent public une série de propositions visant à renforcer le lien entre les territoires et l’Union européenne, une entité souvent perçue comme lointaine et technocratique, regrettent-elles. Les deux associations d’élus locaux insistent donc sur la nécessité de mieux prendre en compte les territoires dans les politiques européennes à venir.

 Pour l’Association des petites villes de France (APVF) et celle de Villes de France (VdF) le constat est le même : l’Union européenne est aujourd’hui mal aimée de nos concitoyens qui s’en méfient et qui la perçoivent bien souvent comme un « instrument technocratique producteur de normes incomprises ». Face au danger que représente la « montée des populismes » en Europe, ces deux associations d’élus se mobilisent et avancent une série de propositions qui ont pour point commun d’essayer de raccommoder ce lien abîmé entre Bruxelles et les territoires. Et comme un symbole, l’APVF propose de s’inspirer d’un programme européen populaire, plaidant pour la création d’un Erasmus pour élus locaux et fonctionnaires territoriaux. Une proposition également portée par le Comité des régions et le maire de Saint-Omer François Decoster.

Fonds à stabiliser, Comité des régions à renforcer

L’APVF et VdF pointent en premier lieu la nécessité de « renforcer » les politiques européennes de cohésion qui impulsent du « concret » dans les territoires. Sont visés ici les fonds FEADER ou de Cohésion dont l’APVF aimerait voir « a minima » les niveaux de financement maintenus pour la période 2021-2027. Cette dernière demande également une simplification des procédures : « les critères de sélection doivent être adaptés aux besoins réels de chaque territoire ».

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Pour VdF, il est par ailleurs urgent également « d’octroyer un vrai rôle au Comité des régions […] qui doit se traduire par un pouvoir de blocage sur les mesures affectant [les] collectivités ». Avis qui pourrait donc contraindre le Parlement à revoir sa copie en cas de désaccord.

Accompagner la transition écologique

« Les collectivités sont en première ligne face aux défis environnementaux. Du fait de leurs compétences, elles agissent quotidiennement en matière de transition énergétique et de préservation de la biodiversité » note l’APVF, qui demande donc l’instauration « d’un plan ambitieux d’investissement écologique » permettant à l’Union de mieux accompagner ces transitions dans les territoires, que ce soit en termes de lutte contre la pollution de l’air et des sols, ou encore de développement des productions locales d’énergie.

Du côté de VdF, le constat est partagé. L’association des villes et agglomérations non métropolitaines aimerait également voir se concrétiser un accompagnement de Bruxelles en direction de la rénovation énergétique des logements, des nouvelles pratiques agricoles et des politiques de mobilités, des mesures déjà portés par les territoires.

Doper les cœurs de Ville, protéger les investissements locaux

Autre souhait de Villes de France : la création d’un plan européen en faveur des centres-villes dévitalisés dans une démarche qui viendrait « compléter » le programme lancé en France notamment sur « les problématiques liées à la santé ou à l’enseignement supérieur ». « L’enjeu doit être d’assurer l’équilibre entre grandes villes et espaces ruraux, en s’appuyant sur les relais que sont les villes moyennes. Cela doit se traduire par la mise en place d’un fonds dédié », écrit VdF dans son communiqué.

Pour l’APVF, il est enfin urgent que l’Union exclue du calcul de la dette et du déficit public les investissements publics locaux. « Les collectivités françaises empruntent uniquement pour financer de l’investissement public et sont soumises à la règle d’or qui leur interdit de présenter des budgets en déséquilibre. […] Malgré ces contraintes, la Commission européenne continue de pointer du doigt les dépenses publiques locales » rappelle l’association des Petites Villes, qui plaide donc pour que l’Union participe à la préservation de ces investissements locaux – rouages indispensables à l’économie des territoires –  au lieu de les stigmatiser.

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