Un film inédit retrace un siècle d’aventure à Pech Merle

Dans les coulisses des festivités organisées à l’occasion du centenaire de la découverte de la grotte du Pech Merle, un film inédit sur l’histoire de ce site exceptionnel est en préparation. La réalisation de ce projet ambitieux a été confiée à un professionnel lotois, Jacques Tournebize. Depuis plus d’un an, le réalisateur qui connaît bien Pech Merle travaille avec enthousiasme sur ce documentaire dont l’avant-première est prévue le 21 mai prochain. « C’est vraiment passionnant de retracer un siècle d’une grande aventure », confie le cinéaste qui s’est totalement plongé dans l’histoire de cette grotte ornée considérée aujourd’hui comme un chef d’œuvre de l’art préhistorique.
« Cela fait longtemps que je travaille avec l’équipe de Pech Merle. J’ai notamment participé aux deux éditions du Festival Objectif préhistoire en 2012 et 2014 où j’ai rencontré Maryse David, la fille du découvreur de la grotte. Depuis, j’ai plusieurs fois évoqué l’idée de recueillir son témoignage avec Bertrand Defois, le directeur du centre de préhistoire du Pech Merle. C’est à l’occasion du centenaire célébré cette année qu’est venue la proposition de faire un film sur l’histoire de Pech Merle ». Sans hésitation, Jacques Tournebize relève le défi, entamant un long et fastidieux travail de recherche et de documentation.

Une reconstitution de la découverte avec trois enfants du Lot

Tout commence en 1922 quand trois enfants de Cabrerets se lancent dans l’exploration d’une igue nichée sur le terrain de la ferme des David avec pour seuls outils, des bougies et une corde. Le film s’ouvre sur le témoignage de la fille du découvreur André David parti à l’aventure avec sa sœur Marthe et Henri Dutertre. « La première partie évoque cette découverte incroyable, en réhabilitant, comme y tient Maryse David, la mémoire de Marthe David rarement citée, sans doute parce qu’à l’époque les filles n’avaient pas voix au chapitre et qu’elle est morte très jeune » souligne le réalisateur qui a eu l’idée géniale de mettre en scène une reconstitution de la découverte jouée par trois enfants Liam, Lilou et Gauthier originaires de Livernon et d’Espédaillac. Une séquence particulièrement réussie et émouvante pour ces trois jeunes comédiens en herbe qui ont d’ailleurs pu rencontrer Maryse David à l’issue du tournage.
Le film qui retrace l’épopée de Pech Merle enchaîne avec un document exceptionnel de l’INA datant de 1965 où André David est aux côtés de l’abbé Lemozi, curé de Cabrerets et préhistorien averti, à l’origine du musée qui porte aujourd’hui son nom. Un personnage qui a beaucoup compté, comme plusieurs autres figures locales, au rayonnement du site. « Il avait une incroyable collection longtemps stockée dans son musée laboratoire. Pour le film, j’ai d’ailleurs réussi à retrouver la pièce exacte de la maison où était installé ce premier musée qui a déménagé en 1942 au château de Cabrerets, grâce au mécénat du propriétaire Jean Lebaudy, industriel du sucre. Quand il a vendu le château en 1964, il a fait don du fonds lié à la préhistoire à la municipalité de Cabrerets. Abel Bessac, entrepreneur et député du Lot, a pris le relais. En 1981, le musée a rouvert à côté de la grotte pour constituer le centre de préhistoire du Pech Merle » raconte Jacques Tournebize qui s’est appuyé sur des images d’archives ainsi que des témoignages comme celui de Paul Bouscary, un des plus vieux guides de la grotte et ancien élu de Cabrerets. Le récit est en outre étoffé par des interventions d’experts tels François Bon, professeur de préhistoire à l’Université de Toulouse et Michel Lorblanchet, grand spécialiste des grottes ornées du Quercy. Le réalisateur a enfin fait appel à deux connaissances lotoises pour assurer les voix off, la comédienne conteuse Léa Garcia et un voisin Patrick Carles.

Un événement célébré

À Pech Merle, les célébrations du centenaire de la découverte des peintures de la grotte ornée se préparent alors que la saison redémarre. En travaux depuis l’automne, le musée Amédée Lemozi a été totalement rénové. Un fac-similé des galeries du Combel y a été notamment aménagé. Le réalisateur Jacques Tournebize a fait le making-of de la fabrication de cette reproduction ainsi qu’un petit film sur le parcours pour accéder à ces cavités. Le film « les 100 ans de l’histoire de Pech Merle » sera projeté sur le site lors d’une soirée spéciale prévue le 21 mai. Il sera ensuite visible dans des salles obscures du Lot et vendu en DVD.

Audrey Lecomte                                                                            La Dépêche