Un programme agricole pour protéger le bassin du Célé

Le plan d’action territorial (PAT) sur cinq ans est mené sur la Rance, le Veyre, et le Célé. Jeudi 22 décembre 2016, les partenaires de ce PAT Célé étaient réunis à Figeac afin de présenter la démarche à la presse locale.

En introduction, Bernard Laborie, président du Syndicat Mixte du Bassin de la Rance et du Célé, revient sur l’origine de cette action : « Depuis 2000 et le premier contrat de rivière Célé, de gros efforts ont été faits sur le bassin versant du Célé pour améliorer la qualité des eaux. Notre syndicat a aussi animé un premier programme de réduction des pollutions agricoles entre 2008 et 2015, qui a aidé, entre autres, 25 agriculteurs et 38 CUMA à réaliser des investissements favorables à la qualité de l’eau. Ces efforts ont permis de reconquérir une qualité bactériologique des eaux acceptable par temps sec. Aujourd’hui, l’évolution des normes en vigueur oblige à poursuivre nos efforts pour préserver la ressource. Il reste encore des travaux à réaliser sur certains systèmes d’assainissement et sur la réduction des pollutions agricoles, afin de pérenniser les sites de baignade, les captages d’eau potable en rivière, et atteindre le bon état écologique des cours d’eau ».

Afin de répondre à ces enjeux, le nouveau PAT a priorisé trois cours d’eau : la Rance et le Célé (qui ne sont pas jugés en bon état écologique) et le Veyre (utilisé pour l’alimentation en eau potable). Son montant global s’élève à 4 363 000 euros, l’Agence de l’eau participant à hauteur de 60 %.

Parmi les actions emblématiques retenues pour les cinq prochaines années, le programme prévoit de supprimer 300 accès directs des animaux au cours d’eau, planter 18,5 km de haies et d’alignement d’arbres, permettre la conversion à l’agriculture biologique de douze exploitations et le maintien de dix autres, mettre en place des bandes enherbées sur 152 ha grâce à des aides annuelles. Il vise aussi à diagnostiquer et conseiller une centaine d’exploitants agricoles, ainsi qu’à analyser les performances environnementales et économiques des exploitations vis-à-vis de la valorisation de l’herbe.

Alain Lafragette, vice-président de la Chambre d’Agriculture du Lot, évoque l’utilité de ce programme. « Les agriculteurs perçoivent parfois ceci comme un frein à leur activité. Mais c’est nécessaire. Notre travail de communication, d’animation avec les techniciens nous permet de les accompagner sur les différentes évolutions techniques, mais également de leur donner les outils pour pouvoir améliorer la qualité de l’eau. C’est le but commun mené avec le Syndicat Mixte Rance-Célé. La réussite de ce PAT passe par un investissement important des financeurs sur l’animation de terrain. Il y a un intérêt fort sur cette zone d’un point de vue historique. De plus, il existe des techniques qui permettent d’améliorer le travail des exploitants dans une agriculture raisonnée… Outre le milieu agricole, d’autres acteurs entrent en jeu dans ce programme. »

Jean-Christophe Labarthe, conseiller territorial à la Chambre d’Agriculture du Lot, poursuit dans ce sens : « le but est ici de trouver le bon équilibre entre le travail de l’agriculteur et respect de l’environnement. C’est une démarche très pédagogique. Il faut qu’il y ait un intérêt économique pour l’exploitant ».

Olivier Guiard (représentant l’unité territoriale de Rodez de l’Agence de l’eau Adour-Garonne) insiste sur les enjeux de ce PAT 2017-2021. « Le PAT est un outil dédié pour amener des aides au milieu agricole au service d’un objectif. Ce programme de réduction des pollutions agricoles sur le bassin du Célé s’établit sur cinq ans et couvre un large territoire. Le SMBRC a su cibler les problématiques prioritaires. Au global, plus de 650 exploitations agricoles seront directement concernées, d’une façon ou d’une autre, par le PAT. Il s’agit avant tout d’un outil basé sur le volontariat. L’agriculteur n’ira que s’il le souhaite ».

S.Casses La Vie Quercynoise