URGENT: Trouver des pompiers volontaires

Avec seulement 70 professionnels pour plus de 1 000 volontaires, les sapeurs-pompiers du Lot sont en quête permanente de secouristes engagés en dehors de leur quotidien ou activité professionnelle. État des lieux.

Voir les pompiers tenir un stand sur un salon de l’emploi permet de réaliser l’importance de la situation : le recrutement de volontaires est une priorité dans le Lot. Au recensement de février 2019, où 53 nouveaux pompiers ont été recrutés, l’effectif lotois se compose de 69 professionnels et 1 019 volontaires répartis sur une trentaine de Centres d’incendie et de secours (CIS). Porter secours ne requiert donc pas d’en faire son métier à temps plein. Toutefois, le fait de se rendre disponible n’est pas une mince affaire si l’on en croit les membres du service volontariat. «On manque de personnel disponible sur le créneau 7 heures-18 heures», annonce Victor Vaz, responsable adjoint du service et chef du centre de secours de Catus qui dispose de 31 volontaires. Il ne constate aucun manque en ce qui concerne les astreintes et les créneaux de nuit.

 «Le pire moment pour avoir besoin de nous, c’est entre 6 h et 8 h 30»

Son confrère Michel Baysse va plus loin dans le quotidien qu’il décrit sur le centre de secours de Salviac. «Le pire moment pour avoir besoin de nous, c’est entre 6 heures et 8 h 30», dit-il, lui qui œuvre avec 25 pompiers, tous volontaires.

 La mise en disponibilité des volontaires lotois, alertés par bipeur en cas de besoin et qui doivent rejoindre le centre de secours le plus proche, est une constante négociation avec les entreprises ou collectivités locales où travaillent ces sapeurs-pompiers. Car, il y a aussi le temps de formation initiale et d’autres modules à valider régulièrement, tout comme un minimum exigé de 30 heures de manœuvres par an, équivalentes à une intervention par mois. «Le privé est parfois plus attentif à nos besoins que les collectivités publiques», signale Victor Vaz. Les pompiers du Lot passent ainsi des conventions au cas par cas avec l’employeur. Des départs en cours de journée ou encore des retards potentiels au travail entrent dans la négociation.

Aussi, le manque d’engagement chez les pompiers pourrait s’expliquer selon les deux hommes par une «méconnaissance» de ce qu’implique la profession. «C’est risqué non ?», leur demande par exemple Pierre, 20 ans, qui cherche du travail. «Il n’y a pas de risque zéro», lui répond Victor Vaz. «Mais chez les pompiers, on apprend à l’éviter».


L’arrangement trouvé pour les agriculteurs

Le SDIS 46 a passé en 2005 une convention avec le service de remplacement des agriculteurs du Lot, une association qui permet d’assurer depuis 1975 la présence d’une personne sur l’exploitation en cas d’absence. Cette prestation est donc financée par trois parties : l’agriculteur adhérent, le SDIS 46 et le service remplacement. «En mars, nous allons remplacer une agricultrice pompier volontaire. Cela faisait plusieurs années que ce n’était pas arrivé», témoigne Dominique Haget, responsable du service hébergé à la Chambre d’agriculture du Lot.

Mathieu DelaunayLa Dépêche
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