Vallée du Lot et Vignoble: un budget difficile

La communauté de communes Vallée du Lot et vignoble va devoir réduire les dépenses et augmenter les taxes.

Une quarantaine de délégués s’étaient réunis, le 12 avril 2018, pour voter le budget 2018 en séance communautaire. Le président Serge Bladinières n’avait pas caché précédemment, lors du vote des comptes administratifs quelques jours plus tôt, que l’élaboration en serait difficile. Réduire la voilure, mettre la pédale douce, lever le pied, bref, comme chacun voudrait, faire des économies s’avère indispensable avant l’an prochain.

Ce fut bien le cas. Des quelques solutions possibles, fut proposé l’appel aux contribuables, c’est-à-dire l’augmentation des impôts aux ménages. Mais une seule fois, cette année, sans toucher la dotation aux communes, et en retardant tous les investissements de l’année. Il manque 400 000 €, qu’il faut bien trouver quelque part ! Le président arguait du fait que la baisse de la dotation de l’État, conjuguée avec les augmentations des taxes et des recettes en moins, représentaient des pertes conséquentes pour la communauté. En même temps, les communes nouvelles semblent avoir été favorisées par l’État. Le budget fut donc présenté avec 189 000 € en moins. Outre les contribuables, ce sont les domaines de l’enfance-jeunesse, de la voirie et du tourisme qui devraient être impactés par ces nécessaires économies. Et la « menace » de la Cour régionale des comptes, comme à Puy-l’Évêque, planait sur l’assemblée…

Plus d’implication

L’ancien maire de Prayssac, Claude Descamps, absent de ces réunions depuis l’an dernier, était revenu fustiger ce qu’il considère comme de la « mauvaise gestion ». Il ajoutait qu’il serait « trop difficile d’expliquer ces trop fortes augmentations aux administrés » et doutait du provisoire. Le maire de Puy-l’Évêque, Serge Guérin, en rajoutait en accusant une fois de plus le SDIS, son cheval préféré de bataille. « De la préhistoire », lui rétorquait Serge Bladinières, balayant l’argument ! Jacques Baijot proposait une commission de travail sur les ALSH pour faire des choix solidaires. D’autres défendaient la communauté, demandant aux maires de s’impliquer davantage, même si on n’a pas assez anticipé la baisse des dotations. Gérard Alazard suggérait des contrôles trimestriels pour une feuille de route cohérente, tout en restant unis, et en utilisant les tours de table chaque fois qu’il faudrait pour rester efficace. Bref, plus de vigilance !

Taxes augmentées

Les élus ont cependant préservé les services communautaires, en accordant les subventions nécessaires à leur bon fonctionnement (ALSH, piscine, crèche, école de musique, Appia, ordures ménagères). L’augmentation des taxes fut approuvée par 26 voix pour (essentiellement des petites communes), 8 contre (Prayssac, Puy-l’Évêque, Vire, Castelfranc, Floressas, Anglars-Juillac) et 9 abstentions. Le budget lui-même fut adopté par 26 voix pour, 7 contre et 10 abstentions (pratiquement les mêmes que le vote précédent). Les budgets annexes, dont certains sont en bonne santé, comme les pompes funèbres, furent validés avec une large majorité, voire l’unanimité.

« Restez fiers de votre territoire », concluait le président, avant de se séparer, avec le goût amer de cette situation pour le moins inconfortable.

G Jacquot La Vie Quercynoise