Mais, que fait Huguette Tiegna?

Confinée dans le Lot, Huguette Tiegna poursuit sa mission au sein de la commission des affaires économiques à distance. Elle a répondu aux questions de La Dépêche.

Courant mars, Huguette Tiegna, députée de la 2e circonscription du Lot devait déposer une proposition de loi visant à pérenniser l’assistance judiciaire des victimes en s’appuyant notamment sur l’expérimentation lotoise du chien Lol, et soumettre son rapport à la ministre de la Justice… Depuis, ce dossier attend sur le bureau d’Huguette Tiegna qui multiplie comme l’ensemble de ses collègues de l’Assemblée nationale des travaux d’une tout autre nature, liés à la situation d’urgence. Elle revient sur ce fonctionnement législatif à distance.

En quoi consiste le travail d’une députée confinée ?

Je travaille en visio-conférence au sein de la commission des affaires économiques où je siège habituellement. Tous les députés poursuivent les questions au gouvernement, ainsi que leur mission de contrôle du gouvernement et de la mission d’information sur la gestion du Covid-19, qui deviendra à terme une mission d’enquête. Nous veillons à faire remonter les préoccupations des territoires.

La semaine dernière, j’étais en visio avec Didier Guillaume le ministre de l’Agriculture, et puis Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, pour aborder le plan de déconfinement que chaque ministère doit élaborer.

Quelles sont les sollicitations locales qui vous parviennent ?

Celle de nos vignerons, du vin de cahors, par exemple, qui exportaient beaucoup vers les Etats-Unis et la Chine et qui sont dans une situation économique compliquée, car leurs débouchés étaient aussi tournés vers la restauration et le tourisme. Il faut veiller à prendre les mesures nationales adéquates pour les secteurs d’activité.

Sur le tourisme aussi, nous travaillons avec un groupe d’études pour la mise en place de mesures sanitaires qui leur permettent de reprendre.

Êtes-vous inquiète pour l’avenir économique de notre département ?

Oui, puisque ce territoire est tourné vers le tourisme et il compte également nombre de TPE, PME et d’artisans qui vont être durement impactés. Nous voulons consolider les dispositifs financiers notamment, mais aussi de soutien moral. Quand un professionnel se retrouve à l’écart d’un dispositif d’aide nous faisons remonter ce type de situation pour qu’elle puisse être étudiée et prise en compte. Je m’inquiète enfin pour l’industrie aéronautique locale. J’ai échangé avec le président de la Mécanic Valley. Les commandes d’avion sont stoppées. Airbus ne va pas bien. La question va être comment s’en sortir et atténuer le choc sur nos industries.

Vendredi dernier, nous avons voté le PLFR-2 (projet de loi de finance rectificatif) en 1re lecture, face à l’aggravation de la crise qui s’installe, il prévoit 110 milliards d’euros qui nous amènent à un déficit de 8 %, mais dont l’objectif est de ne pas avoir au sortir de cette crise sanitaire une crise économique.

Le Lot a été relativement épargné par le virus mais il y a ce cluster nord du Lot qui touche nos aînés.

Je suis assez préoccupée pour ces personnes fragiles. Désormais nous sommes face à la maladie et il faut des solutions de prise en charge. La solidarité médicale est bien organisée localement, je salue ce professionnalisme et ce volontariat, l’ARS accompagne les structures touchées autant que possible. D’ailleurs les hôpitaux de Brive et de Rodez ont été approchés pour nous aider à faire face si la situation devait empirer. Je remercie et je soutiens nos soignants.

Un mot sur le déconfinement et cette date du 11 mai.

Jusqu’à présent la priorité était la santé, mais après le 11 mai il va falloir limiter l’impact du virus sur la vie économique. Toutes les solutions, y compris celles liées aux outils numériques et technologiques doivent être envisagées.

Parlez-nous du débat prévu le 28 avril à l’Assemblée nationale sur le tracking.

L’application de traçage Stop-Covid pourrait être expérimentée sur la base du volontariat. Elle respectera la vie privée et permettra juste de dire aux gens qu’ils ont été en contact avec une personne contaminée, tout en restant anonyme. L’idée est de faciliter l’éradication du virus, de se protéger les uns les autres.

Que pensez-vous de la rentrée dans les écoles ?

On s’appuiera sur l’expérience satisfaisante conduite en faveur des enfants des soignants pour l’élargir. Il faudra envisager un petit nombre d’élèves par classe et des rotations. Je comprends l’inquiétude des parents et des enseignants.

Lae. Bertoni La Dépêche