Cauvaldor: Le point sur l’épidémie

S’il est un territoire du Lot qui appréhende toute la dureté de cette crise sanitaire et économique c’est bien le nord du Lot, fermement décider cependant à faire barrage au virus entré dans ses EHPAD et a soutenir ses activités économiques.

Tandis que le virus a assiégé plusieurs structures d’accueil pour personnes âgées du nord-est de Cauvaldor, la riposte s’organise. Loin de se laisser abattre, le territoire prépare déjà activement la sortie du confinement et le soutien à l’économie locale. Sollicité par notre rédaction, Gilles Liébus, président de la communauté de communes Causse-Vallée de la Dordogne, dresse l’état des lieux sanitaire et les perspectives d’après 11-mai.

Quels sont les résultats du dépistage généralisé ?

Tout d’abord, je tiens à rappeler que nous avons été les tout premiers impactés dans le Lot avec deux agents de Cauvaldor infectés. Nous avons su être réactifs pour enrayer la propagation du Covid-19. C’est donc la preuve que le confinement, les précautions et autres gestes barrières ont leur utilité. Concernant nos aînés, l’EHPAD de Bretenoux a été le 1er touché, et nous avons trois résidents qui sont hélas décédés. Les mesures draconiennes prises dans l’établissement commencent à agir et nous estimons que nous sommes « en phase de rémission ». Il y avait il y a une semaine encore environ 50 % des résidents testés positifs.

Par contre dans la résidence autonome de Biars, c’est autre chose. Il y a eu une première vague sur des agents qui ont sûrement amené le virus qui ensuite a fait son œuvre… Nous étions à 63 % de cas positifs.

Comment allez-vous gérer ce cluster ?

En lien avec l’ARS et la plateforme Covid du Lot nous avons un médecin coordinateur qui intervient désormais, nous avons aussi recruté deux aides-soignants et une infirmière. Ces postes sont financés par Cauvaldor qui recherche d’autres personnels pour soulager nos équipes qui ont été très sollicitées et qui sont épuisées. Lot Aide à Domicile nous vient en aide, ainsi que des agents communautaires et municipaux volontaires. C’est une énorme solidarité qui s’est structurée. Les choses sont reprises en main. Le niveau de malades est aujourd’hui stabilisé, nous espérons que le temps fera le reste.

Comment envisagez-vous le déconfinement ?

Vu ce que l’on subit au niveau de nos EHPAD, je suis un peu réservé sur le déconfinement à cette date. Il faudra un déconfinement sérieux pour ne pas négliger les enjeux sanitaires cruciaux. Concernant les écoles, je suis l’avis des experts et du corps médical favorables à la reprise. Il faudra la faire progressivement et privilégier les enfants les plus éloignés du système pédagogique.

Enfin, je pense qu’il faut un déconfinement avec masques obligatoires pour tous.

Sur les masques justement, envisagez-vous de doter vos concitoyens ?

On avait bien anticipé en passant deux commandes de 50 000 masques auprès d’une structure lotoise. Ne trouvant pas de masques pour les enfants nous avons également passé des commandes de tissu et d’élastique, et mobiliser des couturières volontaires qui ont rejoint de petits ateliers sur notre territoire. Je vous passe les détails, mais le conseil départemental nous a sollicités pour fournir un à deux masques aux Lotois. Parce qu’on est au service les uns des autres, nous avons décidé de mettre nos commandes à leur disposition, comme d’autres collectivités sûrement. J’espère que ces masques arriveront cette semaine.

Revenons sur la reprise d’après 11-mai. Comment va se relever l’économie ?

Nos activités agricoles, touristiques et industrielles sont très fortement impactées. Nous avons décidé d’ouvrir un fonds de soutien en débloquant 1 million d’euros. Cauvaldor Expansion coordonnera ce dispositif d’aide. Nous allons aussi adhérer au fonds de soutien de l’Occitanie, pour proposer une mesure complémentaire équivalente à ce qu’amènera la région sur notre territoire. On réalise aujourd’hui que la taille imposante de notre collectivité nous permet de soutenir efficacement nos entreprises et d’être réactif. Nous avons engagé le report des loyers sur nos bâtiments et prévoyons leur rééchelonnement. Nos agents sont au travail pour faciliter ce redémarrage, comme ils le sont depuis le début de la crise, sans qu’aucun n’ait fait valoir son droit de retrait. Enfin, nous avons des stocks de gel à mettre à disposition de nos entreprises qui en auraient besoin.

Un mot sur les festivals.

Ils vont avoir des difficultés. Je pense qu’il vaudrait mieux reporter, pour être certain de les préserver pour l’an prochain. Nous verrons au cas par cas comment les aider, même si ce n’est pas une de nos compétences.

Laetitia Bertoni La Dépêche