4 875 doses du vaccin Pfizer/BioNTech ont été livrées mercredi au centre hospitalier de Cahors

Elles doivent être distribuées dès aujourd’hui aux Ehpad pilotes.

On ne les attendait pas avant le 15 janvier, elles sont finalement arrivées, avec dix jours d’avance, ce mercredi. 4 875 doses de vaccins Pfizer/BioNTech sont désormais conservées dans le congélateur du centre hospitalier de Cahors. Un congélateur bien spécial puisqu’il peut descendre jusqu’à – 80°, mais encore bien peu rempli au regard de sa capacité de stockage. L’appareil peut en effet contenir jusqu’à un million de vaccins, répartis dans des flacons multidoses de 2 ml.

Pour l’heure, rares sont ceux qui ont vu ces flacons. « Nous n’ouvrons le congélateur qu’une ou deux fois par jour. Il faut le garder fermer pendant au moins trois heures après l’avoir ouvert », explique le Dr Stéphane Antignac, chef du service de pharmacie. Ce dernier a ouvert le précieux réceptacle hier soir afin de sortir les doses à destination des Ehpad, et de les laisser décongeler.

Quatre Ehpad pilotes

Dès 8 h aujourd’hui, les premières vaccinations auront lieu. Dans le Lot, quatre Ehpad privés sont pilotes : ceux de Prayssac, Montcuq-en-Quercy-Blanc, La Roseraie et Puy-l’Evêque. 245 doses sont donc destinées aux résidents et au personnel soignant âgé de plus de 50 ans, ou présentant un risque, tous étant, bien sûr, volontaires. Une seconde injection devra ensuite être administrée 21 jours après la première.

Les Ehpad publics, à savoir ceux de Gourdon, Figeac, Saint-Céré, Gramat et Cahors suivront, dès que les quantités de doses nécessaires auront été évaluées. À l’hôpital aussi, le processus a commencé. Le chef de la réanimation lancera les hostilités aujourd’hui en se faisant vacciner en début d’après-midi.

« On s’organise mais la vaccination nécessite une équipe d’infirmiers et de médecins, et des locaux adaptés. Et puis il y a aussi le formulaire de consentement à remplir. Le côté administratif est très lourd, surtout dans les Ehpad où de nombreuses personnes sont sous tutelle. Pour l’instant, on évalue encore le temps que cela prend », précise le pharmacien.

Un cadre encore flou

Il faut dire que le cadre autour de la vaccination reste encore flou. À commencer par la provenance des vaccins. « Il y a six centres de distribution en France et leur localisation est top secrète », confie le médecin. De même, les questions concernant les centres de vaccinations sont nombreuses : quelle forme prendront-ils ? Où les trouvera-t-on ? Combien y en aura-t-il dans le département ? « On ne sait rien. Tout le monde va en vouloir un, mais cela va poser des difficultés logistiques, craint le Dr Antignac. Les professionnels de santé devront aussi passer par ces centres et prendre rendez-vous, car on ne peut pas garder ces flacons plus de 120 heures hors du congélateur. »

Vaccins : pour ou contre ?

Les débats et hésitations autour du vaccin sont nombreux, aussi bien au sein du grand public que dans la sphère médicale. « Pour l’instant, on a 30 à 40 % de réponses positives. Il faut prendre le temps d’expliquer l’intérêt de la vaccination. Pour soi, pour les autres et pour les hôpitaux. Si on le fait, sans pour autant tomber dans des cours de médecine, cela marchera à 90 %, j’en suis persuadé », avance le Dr Antignac. « Il ne faut pas se leurrer. On sait que ce vaccin a un impact sur les cas les plus graves et qu’il n’a pas plus d’effets indésirables qu’un autre vaccin. Mais on ne connaît pas encore la durée de sa couverture. »
Par ailleurs, le 26 janvier, à l’occasion du « mardi de l’hôpital », le centre hospitalier de Cahors organisera une conférence médicale autour de la vaccination à destination des professionnels de santé.

Caroline Peyronel La Dépêche