Andros: Livrer et protéger

Pris entre deux feux, c’est le sentiment que doivent avoir les personnels d’Andros avec le devoir de continuer à livrer les produits alimentaires aux Français et la nécessité de se protéger du virus qui vient de contaminer deux des leurs.

Les compotes et desserts fruitiers Andros, les confitures Bonne Maman, sont de petits plaisirs gourmands qui font la fierté des Lotois. Car, c’est dans le bassin de Biars-sur-Cère que l’entreprise et ses 2 000 salariés les produisent.
Mais le coronavirus, le confinement, le télétravail et l’inquiétude sont chez Andros, comme dans toutes les entreprises et les familles, devenus le quotidien. Et cette semaine, malheureusement, de façon plus marquée encore puisque l’entreprise lotoise a fait savoir qu’elle comptait deux collaborateurs infectés par le virus.
« Nous avons donc renforcé les mesures de confinement de toutes les personnes ayant été dans l’entreprise en contact avec eux », nous précisait, hier, par téléphone, Alexandre Godin, directeur du Développement durable chez Andros.Le secteur de l’alimentation étant déclaré secteur prioritaire en cette période de guerre contre le coronavirus, la société a mis en œuvre des dispositifs sanitaires particuliers car, expliquait Alexandre Godin : « Andros est confronté au défi de continuer à produire pour nourrir les Français tout en assumant son devoir de protection de la santé de ses collaborateurs. Nous le faisons depuis plusieurs semaines de manière sereine, en appliquant à la lettre, et souvent en les anticipant, les consignes sanitaires de protection ».

 
Une visite du président François Hollande, en 2017, sur le site de Biars.
Une visite du président François Hollande, en 2017, sur le site de Biars. – DDM – DDM- MARC SALVET
 

L’expérience de ses usines en Chine et en Italie

D’autant que la direction d’Andros avait tiré les enseignements de ce qu’elle a vécu dans ses entreprises situées à l’étranger, c’est ce qu’évoquait avec nous le directeur du Développement durable : « Nous avons mis à profit l’expérience acquise en la matière de précautions dans nos usines situées à l’étranger, dans des pays fortement touchés bien avant la France par l’épidémie du covid-19, notamment la Chine depuis début janvier et l’Italie depuis fin janvier. Partout, nous avons su maintenir notre activité tout en protégeant nos salariés ».
La direction recense au rang des mesures : une désinfection des mains au gel hydroalcoolique dès l’entrée sur les sites, l’interdiction à toute personne étrangère d’y pénétrer – même des chauffeurs routiers sont priés de rester dans les cabines de leurs camions -, le respect des distances de sécurité en usine, dans les bureaux, dans les lieux de restauration, le port du masque par les personnels et aussi une prise de température systématique du personnel à l’entrée des sites. Sans oublier un protocole de confinement très strict à l’égard de certains salariés ayant des problèmes de santé ou des proches plus exposés (des soignants par exemple) et la mise en place du télétravail aux collaborateurs non affectés à la production.

Andros emploie 2000 salariés sur son bassin de Biars.
Andros emploie 2000 salariés sur son bassin de Biars. – DDM. J-M. Thanry

« Notre contribution se matérialise également par une solidarité normale à l’égard de ceux qui se battent contre le virus ou pour continuer à faire tourner notre appareil de production : distribution de masques dont nous disposions aux personnels de santé dans les bassins de vie de nos usines, distribution de repas aux chauffeurs routiers contraints par les fermetures de restaurants et aires d’autoroute, distribution de nos produits aux professionnels de santé, mesures d’assouplissement de travail pour les salariés ayant des conjoints/conjointes travaillant dans le corps médical, les réservistes de l’armée et pompiers volontaires », rappelle Alexandre Godin.
Andros assure que l’approvisionnement et les expéditions tiennent, pour continuer à fournir les rayons des commerces.
Laetitia Bertoni La Dépêche