Anne Sicco reçoit les insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite

siccoCe fut dans les locaux de l’espace Appia que la cérémonie à la fois solennelle, mais humble, simple et extrêmement émouvante, avait lieu en présence de la Préfète du Lot, Catherine Ferrier, d’élus locaux, de responsables de la culture du territoire, de partenaires et d’acteurs du monde culturel, d’amis et de membres de la famille de la femme de théâtre et de lettres, dramaturge, écrivaine, et metteure en scène Anne Sicco, directrice de la compagnie « L’œil du silence ».

Avant de lui remettre les insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite, la préfète prononça un discours remarquable, empreint d’une rare humanité, pour féliciter un parcours « étonnant d’audace et de volonté », qu’elle retraçait avec des mots très forts, relatés ci-après.

Dès l’âge de 6 ans, Anne Sicco découvre le théâtre à Paris et « la magie des mots » avec ses parents. À 18 ans, elle devient institutrice en maternelle. Mais sa rencontre avec le mime Marcel Marceau va tout changer. Directrice de la classe expérimentale de l’Ecole Internationale de Mimodrame à Paris que celui-ci lui confiait, elle a le courage de partir et de créer sa propre compagnie en Italie en 1984. « Pour échapper à la pression, elle décide alors de revenir sur la terre qui l’a vu naître, dans « L’œil du silence », pour créer, innover, former dans le calme », à Anglars-Juillac, qu’elle n’a plus jamais quitté depuis.

Dans cet espace Appia, rénové de haute lutte il y a quelques années par la Communauté de Communes de la Vallée du Lot et du Vignoble (CCVLV), Anne Sicco a su créer, quoi qu’on en dise, une scène contemporaine originale, où tous les mots prennent leur juste place. L’espace accueille des personnalités du monde du théâtre, de la danse, des arts visuels et de la musique, mais aussi de jeunes talents qu’elle forme.

Les textes contemporains, témoins de notre époque, sont donnés à connaître, voir et entendre, pour réfléchir, rire, ou s’émouvoir ensemble de leur force et de leur pouvoir ; ce sont les « Chantiers de l’acteurE et des écritures », incluant également des performances d’improvisation, qui débuteront d’ailleurs le 15 octobre prochain.

Après avoir dirigé un « Laboratoire de Théâtre de la Jeunesse » sur une mission de l’Unesco en Italie, Anne Sicco a également mis en place à Appia un programme d’interventions en milieu scolaire, pour « offrir à la jeunesse un enrichissement culturel, condition de leur liberté et de leur émancipation. Tout ceci illustre bien sa vision et ses valeurs qui forcent l’estime, surtout quand on connaît les difficultés qu’elle a rencontrées pour avancer, n’hésitant pas à plaider sa cause, avec succès, jusqu’à Bruxelles ».

À travers le discours de la Préfète, « la Drac adressait également un message de soutien, de gratitude, d’estime et de reconnaissance. La ministre de la Culture elle-même, Audrey Azoulay, à peine a-t-elle connu Anne Sicco, a débloqué une aide exceptionnelle. »

Après avoir été décorée de cette médaille bien méritée, aboutissement d’un travail colossal, Anne Sicco tombait en larmes dans les bras d’une Préfète aussi émue qu’elle. Le superbe buffet préparé par les services préfectoraux réconfortait tous les participants. Nul doute que cette cérémonie restera dans toutes les mémoires, pour ce « théâtre qui va droit au cœur du spectateur qu’il regarde dans les yeux ».

Nous adressons, à notre tour, nos sincères félicitations à Anne Sicco !

Geneviève Jacquot La Vie Quercynoise

Le site de L’œil du silence

La Saison