Aurélien Pradié veut agir sur la pauvreté

Le député du Lot Aurélien Pradié a ouvert un premier débat il y a une quinzaine de jours à l’Assemblée nationale, sur la pauvreté dans notre pays. Le ministre de la Santé était présent.

Vous avez engagé un travail sur le thème de la pauvreté. Quel constat dressez-vous ?

Après le premier constat lié à la Covid, on peut vraiment observer une explosion de la pauvreté. Un million de personnes en plus ont basculé en dessous du seuil de pauvreté. Nous avons près de 8 millions de nos concitoyens en situation de pauvreté, 6 millions ont recours à l’aide alimentaire. Cette pauvreté touche des publics nouveaux.

Lesquels ?

Il y a des jeunes, des étudiants, des femmes et des hommes qui avaient des petits boulots, beaucoup de femmes sont touchées. Nous sommes dans une situation dramatique. J’ai rencontré toutes les associations nationales qui œuvrent contre la pauvreté. J’ai alerté l’Assemblée nationale pour dire que notre pays allait faire face à une crise encore plus grave que la crise sanitaire. Ce qui m’inquiète, c’est la colère qui monte dans le pays, y compris dans le Lot.

Quelles sont vos propositions ?

Nous travaillons sur plusieurs pistes dont l’accès à l’alimentation. Chaque année, on détruit 10 millions de tonnes de produits alimentaires. Il faut de toute urgence arrêter le gaspillage. Ensuite proposer des petits jobs pour les jeunes dans les collectivités, les associations, en contrepartie ils recevraient une rémunération. Il faut favoriser l’accès à l’hygiène pour les femmes et les enfants. Nous allons faire des propositions pour que la grande distribution s’engage à vendre ces produits moins chers. Nous menons aussi un travail sur le logement avec des sécurités pour qu’un entrepreneur qui a été obligé de fermer ne puisse pas perdre son patrimoine du fait de la crise sanitaire.

Quelle est précisément la situation dans le Lot ?

Notre département est touché, nous avons des associations très impliquées pour répondre aux besoins. Notre population est plus vieillissante qu’ailleurs. Des retraités ont perdu beaucoup d’argent.

Quel est votre sentiment sur la gestion de la crise ?

Est-ce que c’est facile de gérer une telle crise ? Je dis non. Pour autant, nous sommes sur des échecs successifs, les masques, les vaccins. Nous sommes le pays où on vaccine le moins rapidement. En termes de vaccination, nous n’aurons pas toutes les commandes espérées. Des habitants nous ont fait part de leurs agacements et inquiétudes.

Propos recueillis par Marielle Merly La Dépêche