Collectivités territoriales et transition écologique : des Français divisés sur les actions menées

L’étude réalisée en 2021 par le CREDOC pour le compte de l’ANCT avait pour objectif de mieux connaitre les attentes concrètes des citoyens à l’égard des pouvoirs publics locaux en matière de transition écologique. Elle visait à identifier le positionnement des Français sur ces pistes d’action, et les éventuels freins et les leviers qu’elles soulèvent. Ce faisant, elle nous indique la perception que les Français peuvent avoir du rôle de leur collectivité et des élus au regard de ces enjeux environnementaux. Elle entend ainsi « dépasser les déclarations de principe pour tester l’acceptabilité sociétale de différentes pistes d’actions concrètes« .

La transition écologique : un enjeu principal de la politique locale ?

Pour 60% des personnes interrogées, la transition écologique est l’enjeu principal de la politique de développement territorial. Cette opinion provient essentiellement :

  • des cadres (67%) et diplômés du supérieur (66%), notamment ;
  • des personnes qui se situent à gauche politiquement ;
  • des habitants des Drom (départements et régions d’Outre-mer), du Nord et de l’Ouest de la France.

En revanche, 37% des Français considèrent que la transition écologique est une « contrainte qui freine la réalisation de politiques plus prioritaires » tel le développement économique, en particulier :

  • les ouvriers (52%) ;
  • les habitants de villes de moins de 50 000 habitants (42%) ;
  • les personnes se déclarant proches du mouvement des gilets jaunes (47%) ;
  • les habitants des régions méditerranéennes et de l’Est.

Politiques climatiques et changements de modes de vie : quelle acceptablité pour les Français ?

Une opinion divisée sur les actions locales

Pour 48% des Français, les collectivités locales « font ce qu’elles doivent » : personnes âgées, catégories socioprofessionnelles de milieu social modeste, notamment.

Mais 42% des Français estiment que les collectivités ne font « pas assez« , en particulier les personnes :

  • très sensibles à l’environnement ;
  • plutôt situées à gauche politiquement ;
  • vivant dans les Drom ;
  • qui estiment prioritaires les économies d’énergie, la réduction de la circulation routière et les aides aux entreprises, la conversion vers une agriculture durable et le soutien aux acteurs privés très engagés.

Les habitants vivant dans un « territoire délaissé » sont plus nombreux à penser que les collectivités « en font trop« . Même positionnement pour les personnes situées politiquement aux extrêmes.

Globalement, il ressort de l’étude que les collectivités doivent montrer l’exemple, notamment par :

  • la baisse de leur propre impact territorial (28%) ;
  • la formation de la population et des acteurs économiques (25%) ;
  • des règles qui limitent fortement les activités négatives pour l’environnement (21%).

Selon l’étude, ces résultats sont « assez conformes à la vision majoritaire » des missions d’une collectivité et du rôle des élus, à savoir une approche plus gestionnaire et quotidienne que visionnaire.

Source :.vie-publique