Contrôles routiers et piétonniers dans le Lot

La police nationale, les gendarmes et les agents municipaux sont omniprésents dans le paysage insolite des villes et des bourgs fréquentés par de rares habitants.
Priorité à la santé, donc aux contrôles… pour le bien de tous et sans amendes pour l’instant. Retour sur une journée inédite dans le Lot. 

L’ordre règne. L’ordre sanitaire. Le front contre le coronavirus passe d’abord par une prise de conscience collective et citoyenne.
Ce mercredi, chacun se plie de bonne foi aux contrôles routiers et piétonniers effectués partout dans le Lot dès le petit matin.

 

À Cahors, il n’est pas possible de circuler sur le boulevard Gambetta, principale artère de la ville, sans montrer patte blanche. L’attestation de déplacement dérogatoire est réclamée à chacun par la police municipale qui arpente le boulevard à pied ou en voiture.

 

Compréhension, indulgence et pédagogie pour commencer

« Avez-vous votre attestation de déplacement madame ? » demande un agent de la ville à une Cadurcienne. La dame se confond en excuse.
« Je fais juste un petit déplacement jusqu’au magasin Casino » répond-elle.

« Vous devez l’avoir, c’est obligatoire pour tout le monde et pour la moindre action à l’extérieur de votre domicile » reprend le policier municipal sur un ton très pédagogique.

D’ailleurs, ce 18 mars les amendes n’étaient pas à l’ordre du jour. La pédagogie et le soutien prédominaient. Parfois l’incompréhension venait se mêler à ces discussions dans la rue.

Contrôlés dans les villes, les villages et les péages

« La police nous demande d’ouvrir notre vitre et nous parle sans masque à quelques centimètres du visage » s’insurge un automobiliste. « Ces fonctionnaires doivent être équipés en priorité » estime-t-il.

Plus loin, un homme également contrôlé ne possédait pas sur lui le précieux sésame. L’agent de la police municipale s’est montré compréhensif et a carrément remis une attestation à cette personne.

La poliuce avait l’ordre de contrôlé tous les véhicules dès les premières sorties du matin dans le département. – Photo DDM, Marc Salvet

Au même instant et durant toute la journée, d’autres contrôles s’intensifiaient aux divers postes de péages du département où les automobilistes devaient justifier leurs déplacements via l’autoroute.

Beaucoup travaillent à Montauban ou à Toulouse et effectuent ce trajet tous les jours. La plupart d’entre eux étaient munis de leur attestation sur laquelle ils avaient pris le soin de cocher la case « déplacement entre le domicile et le lieu d’exercice de l’activité professionnelle. »

Autre raison le plus souvent invoquée avant d’emprunter l’autoroute : « le déplacement pour motif familial impérieux » comme la visite, en tenant ses distances, à un proche âgé afin de lui porter des produits de premières nécessités.

Le virus et ses règles d’or imposées pour éviter sa propagation n’empêcheront personne d’accomplir ce geste humain et fraternel. Difficile de ne pas répondre à un SOS familial. 

Jean-Luc Garcia La Dépêche