Débat d’orientations budgétaires du Conseil départemental

Le débat d’orientations budgétaires du Conseil départemental s’est tenu lundi matin pendant plus de 4h. Il marque la première étape avant l’adoption, en janvier prochain, du premier budget de la nouvelle mandature.

Avec les incertitudes de la crise sanitaire, la crise économique et l’élection présidentielle qui se profile, le Département place au cœur de ses objectifs : la lutte contre les inégalités sociales et territoriales. Dans ses orientations budgétaires, il garde le même cap que les années précédentes et s’affiche en département humaniste et solidaire. Ainsi le président, Serge Rigal a souligné dans son discours d’ouverture de session : « Je vous propose de maintenir un fort niveau de dépenses sociales en faveur des plus fragiles, – cela représente plus de la moitié du budget de fonctionnement – et je vous propose également de soutenir les professionnels qui s’engagent auprès de ces publics. »

En effet suite aux annonces du Premier ministre de revaloriser les rémunérations des salariés des services d’aide à domicile, le Conseil départemental a décidé de soutenir aussi les salariés du secteur privé. L’investissement annuel du département se monte à 2,4 millions d’euros, dont 980 000 sont compensés par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Les dépenses d’action sociale représentent plus de la moitié du budget de fonctionnement du Département : 54 % en 2020.

2022 : niveau d’investissements record de 55 millions d’euros

En 2020, le Département a aussi mobilisé 152 euros par habitant en dépenses d’investissements directs : voirie, bâtiments, collèges, tourisme, environnement, contre en moyenne 124 euros par habitant dans l’ensemble des Départements. En 2022, il prévoit un niveau d’investissements record de 55 millions d’euros. L’un des événements phares en 2022 est notamment la pose de la première pierre du collège de Bretenoux, le premier collège à énergie positive.

C’est justement la seconde orientation qui a été mise en avant lors du débat d’orientations budgétaires lundi matin : le développement durable. « Il s’agit de mettre notre bonne santé financière au service de la transition énergétique et de la lutte contre le changement climatique. Pour ce faire, nous sanctuarisons 15 millions d’euros de provisions. L’idée, c’est d’utiliser cette réserve pour faire face aux risques climatiques et à l’urgence écologique. C’est, à ma connaissance, inédit en France et cela va nous permettre de financer de nombreux projets de développement durables » a expliqué Serge Rigal.

Pour le développement durable

Ainsi plusieurs actions vont être confortées. Le guichet Rénov’ Occitanie Lot a été un franc succès avec près de 4 000 appels de particuliers pour recevoir des conseils et se repérer dans les méandres des aides et des primes à la rénovation. Il sera ouvert aux professionnels. Ensuite le développement des infrastructures numériques et la dématérialisation des dossiers continueront leur envolée. Au 1er octobre, près de 76.000 foyers et entreprises étaient éligibles à la fibre optique. Enfin, pour favoriser les mobilités douces et décarbonés, le Département a versé 2 millions d’euros à près de 4 000 particuliers pour participer à l’achat d’un vélo ou d’une voiture électrique en 2021. Catherine Marlas, vice-présidente en charge de la transition écologique et énergétique et du Logement, a aussi souligné les actions et les  travaux dans les collèges comme les isolations de façades pour un total de 400 millions et 692 m² de surfaces isolées.

Une situation financière saine

Enfin le département peut se targuer d’avoir les comptes à l’équilibre. Guillaume Baldy a eu la lourde tâche de détailler et de vulgariser l’équilibre budgétaire, les dépenses, les recettes, les dettes… Il a ainsi expliqué que le stock de dettes a fondu faisant ainsi passer la capacité de désendettement de 6 à 2 ans au cours du dernier mandat. Le département conserve aussi une épargne nette supérieure ou égale à 10 millions d’euros. « Aujourd’hui, nos capacités financières sont très favorables mais rien ne nous permet de dire ce qu’il en sera à moyen terme, lorsqu’il faudra bien, à un moment donné, que la nation paie la facture COVID. L’État se tournera sans doute en premier chef vers les collectivités qui auront su être économes durant toute cette crise. » a précisé Anne Laporterie, conseillère déléguée en charge de l’Ingénierie territoriale. Le vote du budget primitif du Département aura lieu les 24 et 25 janvier 2022.

Sarah Nabli ladepeche.fr