Puy-Blanc, un patrimoine naturel exceptionnel

Un des étangs de Puy-Blanc.
L’ancienne tuilerie.
 

Créée il y a 25 ans, l’association Du côté de Puy-Blanc veille sur un site remarquable, l’une des dernières zones humides du département. Nous avons rencontré Jacques Thébaud, l’un de ses deux coprésidents.

Où se situe Puy-Blanc ?

C’est sur le territoire de la commune de Reyrevignes qu’on trouve ce qu’il reste des bâtiments de l’ancienne tuilerie, démolie il y a quatre ans. Une zone d’une trentaine d’hectares comprenant les carrières d’argile, les bois et les étangs est située quant à elle sur la commune de Cambes.

Quelle est l’histoire de cette tuilerie-briqueterie ?

La Tuilerie du Quercy a été créée en 1877 et, durant un siècle, elle a produit des dalles de terre cuite, des briques et des tuiles, équipant les habitations du Lot et des départements voisins. Après sa cessation d’activité en 1986, ce magnifique ensemble industriel du XIXe, unique dans le département, est passé peu à peu à l’état de friche industrielle. Fin 2017 les bâtiments ont été détruits, notamment l’ancien four Hoffmann, véritable innovation technologique pour l’époque, malgré le dossier établi par notre association pour en assurer le sauvetage.

Que sont devenues les anciennes carrières ?

Ce milieu humide et recolonisé abrite désormais une faune et une flore très riches. Le crapaud sonneur à ventre jaune, en forte disparition, s’y reproduit encore. Une trentaine d’espèces de libellules ont été identifiées. La végétation palustre des zones marécageuses demeure variée et à peu près préservée. En 2006, le PNR des Causses du Quercy a réalisé un inventaire de ce milieu avec l’objectif d’y créer une réserve naturelle.

Comment votre association œuvre-t-elle à la préservation et à l’animation de ce site ?

Au départ nous nous sommes opposés à un funeste projet d’enfouissement de déchets ultimes dans les carrières. Nous avons ensuite souhaité mettre en valeur ce site remarquable en créant trois sentiers pédestres. Le dernier, réalisé en collaboration avec le PNR, intitulé « sentier d’interprétation des argiles » figure parmi les douze itinéraires à caractère géologique proposés par le Géoparc.

Nous assurons depuis plus de vingt ans des animations permettant de découvrir la richesse du patrimoine naturel, ainsi que certains aspects de le vie ouvrière passée. Nous accueillons enseignants et élèves pour des découvertes nature et des ateliers à thème. Nous veillons également sur certains habitats propres à des espèces à protéger, telles que le crapaud sonneur.

Quelles perspectives de sauvegarde et de développement seraient souhaitables ?

Lors de l’étude et de l’inventaire « milieux, faune et flore » réalisés durant six mois par le PNR en 2006, le constat avait été posé. Si rien n’est fait en matière de gestion de ces 30 hectares et de protection de cette zone humide, le site va peu à peu se combler et sa biodiversité rapidement décliner.

Puy-Blanc représente une formidable opportunité en matière d’éducation à l’environnement pour les écoles, c’est aussi un lieu de promenades et de découvertes pour les familles, c’est enfin un milieu riche mais fragile, dont la collectivité se doit d’en maîtriser la protection. L’association ne peut seule assumer ce sauvetage.

L’avenir de ce site repose avant tout sur la volonté politique des communes, du Grand Figeac, du syndicat du bassin du Célé et du PNR de mutualiser leurs moyens pour élaborer un beau projet sur Puy-Blanc, permettant la sauvegarde de ce milieu naturel exceptionnel tout en aménageant une partie du site en circuit de découverte.

C’est ce qui a été réalisé par une petite communauté de communes, il y a quelques années, au marais de Bonnefont.