Déserts médicaux …en attendant ….
Lu dans la dépêche du Midi : « Suite à la disparition du Dr Barthélémy La Mairie de Catus, recherche activement un nouveau médecin. l’ARS a proposé des solutions pour un médecin remplaçant en cas d’urgence mais pas pour remplacer un médecin décédé.Ce qui ressort de toutes les rencontres qui ont étés faites auprès de différentes personnalités, est qu’il faudra du temps pour mettre en place les propositions à long terme qui ont été faites »
En attendant…il est prévu qu’une infirmière formée pour pratique avancée secondera le Dr Angot dans le renouvellement des ordonnances,
Lu au comptoir d’une pharmacie de Gourdon « Téléconsultation disponible dans cette pharmacie ». Vous pouvez consulter si : vous n’avez pas de médecin traitant, si votre médecin traitant est indisponible, si votre demande est urgente
La téléconsultation ne serait-elle pas LA solution, en attendant?
Mais en attendant quoi ?
En attendant que toutes les mesures prises pour augmenter le nombre de médecins produisent leurs effets ? En attendant que la qualité de vie en milieu rural séduise les jeunes médecins ? En attendant que les boulangères retiennent au pays les étudiants en médecine qui feront leurs stages dans nos campagnes ?
En attendant…. ces « remèdes dernière génération » se mettent en place
Mais n’attendons pas et avançons un peu dans le temps…. Imaginez. Vous êtes malade, votre médecin est indisponible ou vous ne trouvez pas de médecin qui veuille vous recevoir, vous prenez rendez-vous chez un médecin via Internet, (quand votre réseau vous le permet), Problème : à votre arrivée au cabinet, aucun médecin à l’horizon. À la place, des bornes électroniques outillées d’un tensiomètre et autres stéthoscopes connectés. Surpris, vous prenez place et tapez votre numéro de Sécurité sociale, comme demandé par la tablette qui vous parle. Puis un chronomètre apparaît et indiquant qu’il ne vous reste que dix minutes à patienter. Finalement, au bout de 25 minutes, un médecin apparaît sur l’écran. Il vous explique comment vous ausculter vous-même, pendant que lui reçoit les données des appareils connectés à distance. En moins de sept minutes, vous repartez avec un diagnostic et une ordonnance
Tout ça n’est pas d’hier.
C’est la loi du 21 juillet 2009 dite “loi HPST”(réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires) qui a défini et réglementé pour la première fois la télémédecine en France. Le décret du 19 octobre 2010 définit ainsi la téléconsultation comme une consultation à distance, entre un médecin et un patient (seul ou assisté d’un professionnel de santé). Ainsi tout médecin libéral ou salarié d’un établissement de santé peut effectuer une téléconsultation, qu’il facture au tarif d’une consultation en présentiel. Toutes les situations médicales peuvent donner lieu à une téléconsultation mais le recours à la téléconsultation relève de la seule décision du médecin
Une enquête Media Harris de 2020 révélait que 58% des français se disent prêts à adopter cette pratique surtout les plus jeunes (69%), les plus aisés (67%) et les résidents de région parisienne (66%). Les plus âgés se montrent plus réticents (52%).
Un médecin généraliste qui a travaillé pour une société qui propose de la téléconsultation en pharmacie dit. « Parfois, on rend un vrai service à des gens qui n’ont pas de médecins à des kilomètres à la ronde ». Mais au bout de quelques semaines, les frustrations s’accumulent. « Il y a le fait de ne pas pouvoir toucher les patients bien sûr, mais aussi de ne pas pouvoir faire de suivi médical et on manque cruellement de connaissance du tissu médico-social autour du patient », poursuit-elle.
Tous les médecins n’approuvent pas la téléconsultation : « C’est une erreur de penser qu’il s’agit d’une solution à la désertification médicale, c’est avant tout une dégradation de la qualité de prise en charge des patients » estime un médecin interrogé par le journal Marianne
Pourtant cette téléconsultation a explosé, accélérée par les effets COVID
Aujourd’hui, Medadom (la société qui distribue son flyer à la pharmacie, vise les 10 000 bornes d’ici 2023. Après avoir remporté en 2021 l’appel d’offres pour équiper les mairies notamment, la elle vient de signer un accord avec le réseau PharmaVie qui regroupe près de 500 pharmacies.
De nombreux pharmaciens se disent vigilants. « Il faut faire attention à ce que ça ne produise pas l’effet inverse, c’est-à-dire que des jeunes médecins ne voudraient plus s’installer là à cause de la concurrence d’une cabine », commente Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine
Rappelons-nous que dans le même temps on attend toujours retrouver la qualité de soins que l’on avait avant.Les pouvoirs publics ont tenté de définir ce qu’était un « désert médical »,
La notion de désert médical renvoie à une double dimension :
- une dimension spatiale d’accès à un professionnel de santé, c’est-à-dire son éloignement et le temps de trajet que doit mettre un patient pour pouvoir le consulter ;
- une dimension temporelle caractérisant le temps d’attente avant de pouvoir obtenir un rendez-vous.
Les pouvoirs publics ont finalement trouvé un même indicateur national, qui mesure l’offre médicale disponible sur chaque Territoire. Et on a pu zoner ! Non pas errer et perdre son temps mais trouver comment déterminer la meilleure répartition de l’offre médicale sur un territoire
Il en est ressorti des ZIP, pour zone d’intervention prioritaire. À ne pas confondre avec les ZAC (zones d’action complémentaires), les TVS (territoires vie-santé), les ZRR (zones de revitalisation rurale), les AFR (zones à finalité régionale)… Autant d’acronymes pleins de bonne volonté pour aider les territoires, des aides pour convaincre les jeunes médecins de s’installer en campagne : contrat à l’installation, enveloppe de 50.000 euros ou exonération durant 5 ans d’impôt sur le revenu…
Bien sûr, mieux vaut être en ZAC; parce qu’en ZIP c’est la catastrophe. Mais en même temps vous vous en sortirez peut-être plus vite…
Mais nous le savons tous. Ce n’est pas une carte de zonage qui va tout régler . Alors, en attendant …continuons à être des patients patients.
Devenez médecin ville-hôpital ou médecin salarié en région Occitanie
Afin de répondre aux besoins des territoires d’Occitanie où l’accès à un médecin généraliste est insuffisant, l’ARS finance des postes de médecins généralistes ville/hôpital et des postes de médecins généralistes salariés en ambulatoire.
Actuellement, 92 offres d’emploi ont été publiées dans la région. 35 médecins ont déjà été recrutés dans ce cadre.
Pour qui ?
Les offres d’emploi s’adressent :
- Pour les postes en exercice partagé ville/hôpital, elles s’adressent à des médecins thésés.
- Pour les postes de médecins salariés, elles s’adressent à des médecins thésés, remplaçants ou déjà installés, souhaitant avoir une activité salariée en zone sous-dense.
Quels avantages ?
L’exercice partagé ville-hôpital offre de nouvelles opportunités à la sortie des études, en permettant de « ne pas choisir » entre la ville et l’hôpital et d’affiner progressivement le projet professionnel dans un cadre souple et sécurisant.
L’exercice mixte permet de vous confronter à plusieurs manières de travailler et plusieurs types de patientèle, pour un quotidien professionnel plus riche. Le dispositif a été conçu avec souplesse pour permettre un exercice partagé entre l’établissement employeur (établissements de santé publics, privés, EHPAD) et la structure ambulatoire partenaire (centre de santé, maison de santé ou cabinet libéral).
Les postes de médecins généralistes salariés dans les territoires prioritaires permettent de concilier plus facilement votre vie personnelle et votre vie professionnelle dans une dynamique territoriale et un exercice coordonné et pluri-professionnel.
A Catus nous sommes en situation catastrophique depuis le décès de Jean-François Barthélémy, et malgré tous les efforts d’Odile Angot, qui a su remettre toute son organisation en question, nous sommes abandonnés par les organismes d’État. Notre salut pourrait bien venir du dispositif régional ‘’médecins salariés’’. »
Olivier Liard maire de Catus lors de ses vœux