Devant l’hôpital de Gourdon des soignants usés et mobilisés

Jusqu’à 70 membres de personnel soignant et leurs soutiens se sont retrouvés ce mardi midi devant le centre hospitalier de Gourdon. Ils réclament une réorganisation du travail dans un contexte marqué par de nombreuses absences.

Si les hôpitaux français sont en souffrance, celui de Gourdon ne fait pas exception dans le Lot. Ce mardi midi, près de 70 membres du personnel du centre hospitalier Jean-Coulon, majoritairement des infirmiers et aides-soignants, se sont retrouvés devant l’établissement en réponse à l’appel de la CGT et de la CFDT. D’autres n’ayant pas pu quitter leur poste portaient un brassard « en grève » pour les soutenir.

« Des procédures dégradées sont à l’œuvre depuis plusieurs semaines », décrit Dominique Dereix, aide-soignant et délégué syndical CGT. Sa collègue infirmière Roseline précise qu’il s’agit d’une situation où l’effectif réduit enclenche du personnel « réquisitionné » bien qu’ayant prévu de ne pas travailler. « Nous souhaitons la création d’un pool de remplacement pour anticiper ces absences », poursuit Dominique Dereix. Des absences liées elles-mêmes à des difficultés au travail.

Le directeur, en congé, publie un communiqué

Corinne Bornes, infirmière à Gourdon depuis quinze ans et déléguée CFDT, évoque un « corps qui souffre » et une situation dégradée selon elle depuis la mise en place de la tarification à l’activité (T2A) en 2007 dans les hôpitaux.

Sollicité pour recevoir une délégation dans l’après-midi, le directeur de l’hôpital Olivier-Max Bariot a fait savoir qu’il était en congés. Dans un communiqué signé de sa main mais qui ne s’adresse pas au personnel en grève, il évoque d’autres difficultés. « Malgré la politique de recrutement, les candidatures sont peu nombreuses, voire inexistantes, en fonction des compétences recherchées.»

Un récent comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) s’est tenu non sans tension le 19 juin dernier. Le personnel mobilisé espère toujours pouvoir négocier avec la direction de l’hôpital qui compte environ 430 salariés.

Applaudie à son arrivée devant l’hôpital, Marie-Odile est cadre de santé et donc en charge du planning du service chirurgie ambulatoire. « Leurs revendications sont assez justifiées », juge-t-elle. « Merci d’être venue », lui glisse Catherine, kinésithérapeute, qui n’hésite pas à le dire au nom de ses collègues : « On court partout »

Mathieu Delaunay

La Dépêche