Discours d’Édouard Philippe sur le déconfinement et précisions

Le premier ministre a présenté dans une allocution devant l’Assemblée nationale ses mesures pour sortir du confinement

“Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai”

Ci-dessous, les principales informations à retenir:

  • “Au moins 700.000 tests sérologiques par semaine au 11 mai” pour le dépistage des malades
  • “Assez de masques à partir du 11 mai”. Le port sera notamment obligatoire dans les transports publics et pour les professionnels de la petite enfance, ainsi que pour les élèves à partir du collège.
  • Réouverture progressive des maternelles et écoles à partir du 11 mai, les collèges puis les lycées  à partir du 18 mai, dans les départements peu infectés. Les crèches rouvriront également à partir du 11 mai

Evoquant “un impératif pédagogique et de justice sociale”, Edouard Philippe annonce une “réouverture très progressive des maternelles et écoles” à partir du 11 mai sur l’ensemble du territoire et, comme prévu, sur la base du volontariat. Les collèges rouvriront dans un second temps , en commençant par les 6e et 5e. La suite ne pourra être considérée que fin mai notamment pour les lycées. et une décision sera prise “fin mai” pour les lycées.

Accueil par groupe de 10 enfants maximum dans les crèches qui rouvriront également leurs portes.

  • Les commerces pourront rouvrir dès le 11 mai à l’exception des cafés et restaurants dont le sort sera revu fin mai pour éventuelle réouverture le 2 juin..
  • le télétravail devra être maintenu autant que possible, les salariés devront être équipés en masques dans le cas contraire.
  • Dans les transports, le port du masque sera obligatoire
  • Après une première phase le 11 mai, une nouvelle étape du déconfinement s’ouvrira le 2 juin pour trois semaines, avec de nouvelles mesures qui dépendront du niveau de l’épidémie.

La situation sanitaire sera de plus étudiée localement, département par département, différenciés en « vert » ou « rouge ». Ainsi, 32 départements présentaient encore un excès de mortalité la semaine dernière (20 au 26 avril) dont deux, Seine-Saint-Denis et Val-d’Oise, en région parisienne, affichaient un « niveau exceptionnel » de mortalité

  • A partir du 11 mai, possibilité de circuler sans attestation dans un rayon de 100 km autour de son domicile. Mais les déplacements interrégionaux seront très limités.
  • “Les événements qui regroupent plus de 5000 participants” ne “pourront se tenir avant le mois de septembre”. Cinémas, théâtres, grands musées et salles de concert resteront fermés mais les petits lieux culturels pourront rouvrir.

. « Il sera à nouveau possible de se rassembler, en public et en privé mais à moins de dix personnes.

Pas de week-end à la plage. Pas de mariage non plus

extraits du Huffingtonpost

Territorialisation

Le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé, mardi 28 avril, devant l’Assemblée nationale, que la levée du confinement décidé pour faire face à l’épidémie de Covid-19 ne se fera pas de manière uniforme à travers toute la France : « La circulation du virus n’est pas uniforme dans le pays. Certains territoires connaissent aujourd’hui, après six semaines de confinement, un nombre quotidien significatif de nouveaux cas. Mais dans d’autres, le virus est quasiment absent. Cette circulation hétérogène du virus crée de fait des différences entre les territoires. Pour tous ceux qui, comme moi, croient au bon sens, il n’est pas inutile, il est même très nécessaire de prendre en compte ces différences dans la façon dont le confinement doit être organisé ».

Certaines mesures pourraient donc être levées progressivement selon les zones, en fonction de la dynamique de l’épidémie de coronavirus. Le Premier ministre a souligné devant les députés que la stratégie pour le déconfinement était fondée sur trois principes : « Vivre avec le virus, agir progressivement, adapter localement ». 

Le Premier ministre a précisé que, sur cette base, un « travail de concertation et d’adaptation du plan aux réalités de terrain » serait mis en place à partir du mercredi 29 avril : « Avec le coordonnateur interministériel Jean Castex, je rencontrerai dès demain les associations d’élus locaux et les préfets. Puis, jeudi, les partenaires sociaux pour engager ce travail de concertation et d’adaptation du plan aux réalités de terrain. » 

Une carte « département par département »

Le Premier ministre a par ailleurs précisé qu’à partir de jeudi 28 avril, serait présentée une carte des indicateurs, département par département. Le déconfinement sera ainsi différencié le 11 mai entre les départements « vert », où il sera appliqué largement, et « rouge », où il prendra une forme plus stricte, a-t-il précisé. 

Pour cela, trois critères seront étudiés le 7 mai pour déterminer dans quels départements « la circulation du virus reste active », « les capacités hospitalières en réanimation restent tendues » et « le système local de tests et de détection des cas contacts ne soit pas suffisamment prêt », a-t-il précisé.

LCI

Edouard Philippe réunit les élus locaux pour ajuster le déconfinement de la France

Edouard Philippe réunit mercredi matin par visioconférence préfets et associations d’élus locaux pour discuter de la mise en oeuvre de la levée progressive et différenciée des restrictions imposées le 17 mars pour contrer l’épidémie de coronavirus.

En première ligne sur le terrain, les responsables territoriaux vont être amenés, selon la feuille de route de l’exécutif, à jouer un rôle crucial dans la réouverture des écoles, la distribution de masques, la mise en place de tests ou encore l’isolement des personnes contaminées.

La mise en place de « brigades » chargées de retracer les cas contact – une recommandation du conseil scientifique retenue par le gouvernement – devrait notamment être gérée au niveau municipal ou régional.

« Comment monter une telle brigade en deux semaines en France ? Toute une série d’acteurs qui ont joué un rôle limité jusqu’ici doivent être utilisés », soulignait le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, dans un entretien au Monde la semaine dernière.

« Vu la taille de notre pays, il faut tabler sur environ 30.000 personnes: des médecins généralistes, des soignants, des membres du milieu associatif, les services sanitaires des mairies… Sans cela, cela ne marchera pas », prévenait-il.

L’enjeu du terrain et l’appui des élus locaux est de taille pour l’exécutif qui a opté pour un déconfinement progressif et différencié selon les départements les plus ou les moins touchés par l’épidémie de coronavirus.

« PRAGMATISME »

Mais la tâche pourrait se révéler délicate. Certes le gouvernement a reçu le soutien du président Les Républicains de l’Association des régions de France (ARF) Renaud Muselier, qui dans un tweet publié mercredi a assuré que l’Etat pouvait « compter sur les régions de France » dans « la démarche de déconfinement et de relance ».

Certes, ce déconfinement différencié répond à des appels lancés en ce sens par le président de la région Normandie, Hervé Morin (Les Centristes), et par le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau. Certes, le président de l’Association des maires du Morbihan, Yves Bleunven, a assuré, dans un entretien à Ouest France, que les maires du département seraient « force de proposition ».

Mais de nombreux élus ont exprimé ces derniers jours leurs inquiétudes ou affiché des divergences sur la gestion de crise et la méthode retenue par le gouvernement. La décision de l’Etat annoncée début mars de réquisitionner les masques de protection a notamment suscité un tollé dans certaines régions et contraint le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner à reconnaître des « erreurs ».

De nombreux maires de France – en Seine-Saint-Denis ou encore dans le Nord – ont par ailleurs déjà fait savoir qu’ils ne rouvriraient pas les écoles le 11 mai. Conscient de ces inquiétudes, Edouard Philipe a assuré mardi qu’il laisserait « le maximum de souplesse au terrain en la matière ».

« Je sais que c’est ainsi que les directeurs d’école, les parents d’élève, les collectivités locales trouveront ensemble, avec pragmatisme, les meilleures solutions », a-t-il souligné. « Je leur dis que nous les soutiendrons et que je leur fais confiance. »

Après les préfets et les élus locaux, le Premier ministre a fait savoir qu’il réunirait jeudi les partenaires sociaux.

(Marine Pennetier, édité par Henri-Pierre André)

Boursorama

MASQUES: certaines grandes enseignes commenceront à vendre des masques le 4 mai et toutes les grandes enseignes le feront le 11 mai, selon la secrétaire d’État à l’Economie, qui annonce « un accord avec la grande distribution » en ce sens. Ils coûteront « entre 2 et 3 euros pour les masques lavables réutilisables, soit entre 10 et 30 centimes l’usage », précise-t-elle sur BFM Business. Les masques papiers à usage unique seront vendus à prix coûtant.

Le ministère de l’Economie et des Finances et la Fédération du Commerce et de la  Distribution précisent que Auchan, Aldi, Carrefour, Colruyt, Cora, Groupe Casino, Intermarché, Leclerc, Lidl, Netto, Supermarché Match, Système U « confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente dans des magasins et drive à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai ».