Economiser et stocker l’eau avant qu’elle ne manque

Les jeunes agriculteurs lotois ont profité de leur congrès pour évoquer les conséquences du changement climatique et le déficit en eau qui s’annonce.

Comment retrouver la maîtrise de la ressource en eau ? C’est la question que se posent les Jeunes agriculteurs de Lot. Pour l’occasion, ils avaient invité Martin Malvy (président du comité de bassin Adour-Garonne), et Guillaume Benoit (ingénieur au Ministère de l’Agriculture et auteur d’un rapport prospectif sur ce sujet).

«Le changement climatique est irréversible et va avoir de graves conséquences sur l’ensemble des activités, notamment l’agriculture» explique Guillaume Benoit. «Avant la fin du siècle, la moitié sud de la France va passer sous climat méditerranéen : augmentation des températures, excès climatiques, sécheresse des sols. Dans ces conditions, les besoins d’irrigation comme ceux de la population vont augmenter et nos territoires doivent s’y préparer dès maintenant…»

Le spécialiste n’envisage pas de «manques de volumes», mais des «périodes de crises aiguës» notamment en saison estivale.

Martin Malvy se positionne en lanceur d’alerte» et confirme : «Nous sommes sur un bassin particulièrement exposé à ce type de risque. L’étude Garonne 2050 montre le manque sévère d’eau à venir, avec des besoins qui augmentent (accroissement démographique) et de plus en plus de sécheresses prolongées». Le président du comité de bassin évoque deux leviers : «économiser l’eau» et créer «d’importantes réserves supplémentaires».

Irrigation

L’ambition est largement partagée par la profession, particulièrement volontaire en matière de stockage. «Mais depuis dix ans, nous n’avons pas été autorisés à créer la moindre retenue» commentent Christophe Canal (chambre d’agriculture) et Jean Jacques Pechberty (UASA). «La lourdeur des études exigées, les contraintes croissantes imposées, leur prix élevé et la montée des oppositions bloquent tout».

Lionel Fouché interpellait alors les responsables politiques de tous bords «puisque le constat est partagé par tous, que les études alarmistes convergent en faveur de la création de nouvelles réserves, il faut que les politiques s’expriment haut et fort pour demander et soutenir la création de réserves.»

Quoi qu’il en soit, la situation ne dispensera pas de trouver de nouvelles pratiques culturales plus résilientes et plus économes en eau. L’Agriculture a déjà fait de gros progrès en améliorant de 30 % l’efficacité de l’irrigation, et la profession compte sur la recherche variétale et la capacité d’adaptation des agriculteurs pour poursuivre cette évolution positive.

«Les producteurs devront y faire face car l’irrigation va devenir vitale sous climat méditerranéen» souligne Guillaume Benoit. «Il faut donc accentuer les efforts de recherche et de maîtrise de cette ressource».


Les JA restent mobilisés

Le congrès des JA a été l’occasion de noter l’année 2017 des Jeunes agriculteurs a été caractérisée par une forte mobilisation syndicale sur les dossiers vitaux pour leurs exploitations : calamité gel sur les vignes et arbres fruitiers, redéfinition de la zone défavorisée, relance de l’installation avec un nouveau système d’aide plus attractif… Le syndicat s’est donc fortement impliqué dans les manifestations pour défendre les intérêts des jeunes agriculteurs et obtenir les indispensables aides aux exploitations. Il a également réussi sa fête de la terre 2017 à Saint Germain

Lionel Fouché remerciait tous les adhérents qui se sont mobilisés pour ces causes en précisant que le combat «n’est pas terminé».

En tête de ces combats, les zones défavorisées. et la réintégration des 14 communes de la vallée de la Dordogne en zone défavorisée. Les jeunes autant que leurs aînés restent particulièrement mobilisés sur ce sujet.

Ce congrès a permis aux Jeunes Agriculteurs d’élire un nouveau Le conseil d’administration des JA :

président : Lionel Fouché, vice-président : Julien Vieilcazal, secrétaire général : Ludovic Calmon assisté de Damien Fraysse et Samuel Lavinal, trésorier : Martial Brouqui assisté de Romain Vabre, membres : Jean Vergne, Julien Mazet et Joël Delsériès.