Etat et entretien des routes : le Lot mauvais élève

.Dans un rapport sur l’état et l’entretien des routes en France, le département du Lot figure en bas de classement. Une étude que retoque Serge Bladinières, premier vice-président du conseil départemental.

 Avec dix ponts suspendus à entretenir, le département du Lot détient le record en France. Ce sont en fait quelque 900 ouvrages d’art qui sont sous sa responsabilité. À cela s’ajoute un autre podium pour ses 4 000 km de routes départementales qui placent le Lot sur la 3e marche.

Un rapport de 2017 de l’Inspection générale des finances et de l’inspection de l’administration, sur les dépenses consacrées à la voirie entre 2010-2015, pointe le Lot. Il serait parmi les mauvais élèves, avec une dépense moyenne inférieure à 8 000 €/km et par an.

La Dépêche du Midi a posé la question au Monsieur Route du département, Serge Bladinières, premier vice-président.

Au regard de ce rapport, le Lot consacre un budget moyen du kilomètre parmi les huit plus bas de France.

Nous ne sommes pas mauvais élèves, d’autant que ces chiffres sont curieux. Le calcul est simple et incontestable. Notre budget voirie annuel est de 42 M€ pour 4 000 km de routes départementales. C’est donc 10 500 €/km, et non 8 000 €.

Bien sûr, nous hiérarchisons les routes prioritaires de notre réseau pour les interventions et les investissements. Nous avons ainsi 1 000 km en 1re catégorie où ce ratio s’élève à 30 000 € de dépenses, 2 000 km où il atteint 15 000 à 20 000€, et enfin 1 000 km qui bénéficient d’interventions au fur et à mesure de la nécessité.

Quels facteurs déterminent ce classement des routes départementales ?

C’est la sécurité qui prime, puis l’usage et la mobilité. Nous sommes extrêmement vigilants sur la notion de sécurité pour les usagers comme pour les riverains.

Est-ce que le Lot compte des ponts de même conception structurelle que celui de Gênes ?

Nous avons près de 900 ponts dans le Lot, depuis les grands ouvrages d’art jusqu’aux plus petits, aucun n’est construit sur le modèle du pont Morandi en béton précontraint. Celui de Regourd-Pradines s’en approche, sauf que les câblages sont libres et non coulés dans du béton. Il y a trois ans, face au risque d’usure prématuré, ils ont été changés.

Comment le département contrôle-t-il ses ouvrages d’art ?

Nous avons les ponts, mais aussi quelques tunnels, et je ne vous parle pas des murs de soutènement ou des purges de falaises. Nous inspectons les ouvrages chaque année par un contrôle visuel. Mais tous les trois ans, nous mobilisons une entreprise spécialisée. Notre attention se porte particulièrement sur les ponts suspendus, à cause de la corrosion du métal, en sachant que le point faible de ces structures reste leurs ancrages. Un budget de 2 M€ par an est consacré à nos ouvrages d’art. Mais comme partout ailleurs, le risque zéro n’existe pas.


Les travaux à venir

Sauzet > Contournement. Les plis pour les appels d’offres de la déviation de Sauzet sont tout juste ouverts. Les travaux seront engagés début 2019.

Pradines > Giratoire. La réalisation du rond-point sur la RD820 débutera au début de 2019, en co-financement avec le Grand Cahors.

Vayrac > Contournement. Les travaux sont programmés pour fin 2019-début 2020, une opération estimée à 12 M€ pour 1,8 km. C’est la préfiguration de la Voie d’avenir, après la déviation de Puybrun, puis Saint-Michel-de-Bannières et les virages de Blanat.

Capdenac le Haut > Giratoire du Couquet. À la demande des commerçants de la zone d’activités, les travaux du rond-point prévus fin 2019, seront décalés après les fêtes de Noël, début 2020.

Camboulit-Lissac > Au Drauzou. Réalisation des aménagements de liaison, après 2020.

Gourdon > Aménagement d’un giratoire. Les acquisitions foncières sont en cours sur l’emprise d’un futur rond-point, sur la RD801 avec la rue des Pargueminiers.

Rd653 > Côte du Cluzel. Sur cette liaison Cahors-Lot et Garonne, il y aura une 1re tranche pour la côte du Cluzel, puis une seconde, jusqu’à Villesèque.