Ethique : un Observatoire se penchera sur les indemnités des élus locaux

Le tout nouvel «Observatoire de l’éthique publique» entend se pencher sur les zones grises de la démocratie locale. Un des huit pôles de ce think-tank présidé par René Dosière travaillera spécifiquement sur les élus, institutions et politiques publiques locales, sans céder au «poujadisme» ni au «populisme» mais dans l’idée au contraire d’aboutir à une «transparence constructive.»

« L’idée de l’Observatoire est bien de faire progresser la culture de la déontologie au sein du Parlement, mais pas uniquement. Il y a bien d’autres champs à investiguer – je songe tout particulièrement aux partis politiques ou aux collectivités territoriales » illustre Laurianne Rossi. « Au nom du sacro-saint-principe de libre-administration des collectivités, il demeure de nombreuses zones grises tant du côté des indemnités des élus que de la gestion même des politiques publiques locales.»

« Il y a eu un certain nombre d’avancées avec par exemple la loi sur l’écrêtement, mais il reste certaines zones d’ombre sur le train de vie des élus locaux. Nous nous interrogerons sur le cumul des indemnités versées aux élus, le statut et les missions de leurs collaborateurs politiques ou encore le fonctionnement des collectivités » promet Thibault Tellier, professeur à Sciences Po Rennes, qui partagera la tête du pôle Collectivités avec sa consœur Aurore Granero. Officiellement, il ne s’agit pas davantage de jeter le discrédit sur la classe politique locale. L’enjeu principal consistera là aussi à repérer des pratiques opaques et problématiques et/ou  des traditions peu pertinentes d’ici les prochaines élections municipales, afin d’apporter des solutions et baliser le chemin des élus intègres.

Positionnement précautionneux et « constructif »

Auparavant, l’Observatoire de l’éthique publique compte s’emparer de la réforme constitutionnelle, et analysera les conséquences du pantouflage et des conflits d’intérêts sur le fonctionnement de la République. C’est toute la particularité de ce nouveau think-tank, à la fois ultra-précautionneux et désireux d’investiguer « sans concession » plusieurs sujets polémiques de manière approfondie pour ne pas se contenter de visions fantasmées.

Revendiquant un positionnement « moins militant » que d’autres associations et think-tanks (Anticor, Transparency International, Regards Citoyens, Projet Arcadie) oeuvrant sur le champ de la transparence de la vie publique, l’OEP espère « créer les conditions pour que notre système fonctionne mieux. Nous ne sommes pas pour le tout-transparence qui nourrirait la défiance des citoyens. Notre but est simplement de restaurer la confiance, l’autorité de l’Etat et des pouvoirs publics en identifiant l’ensemble des zones d’ombre problématiques de la République » insiste son directeur général, Matthieu Caron, constitutionnaliste spécialiste du gouvernement et des cabinets ministériels.

extrait du Courrier des Maires