Fermes de Figeac-Gamm Vert ne respecterait pas l’interdiction de vente libre du glyphosate

Le magasin Fermes de Figeac-Gamm Vert ne respecterait pas l’interdiction de vente libre du glyphosate. Hier, des militants l’ont fait savoir, pourtant le magasin assure être en conformité.

Devant des clients surpris, mais attentifs au discours, les Faucheurs volontaires du Lot, Vigilance OGM46 et une poignée de citoyens pointaient du doigt le magasin Gamm Vert de Figeac, hier après-midi.

«Nous faisons un rappel à la loi, puisque depuis le 1er janvier, la législation prévoit que les pesticides de synthèse, notamment ceux contenant du glyphosate comme le Roundup, ne doivent plus être directement accessibles à la clientèle», martelait le groupe, en distribuant des tracts aux Figeacois.

Plus de vente en accès libre donc pour ces produits suspectés d’être cancérigènes ? C’est là la pierre d’achoppement entre les responsables du Gamm Vert et les initiateurs de cette action symbolique. «La loi dit : en vitrine fermée ou derrière un comptoir. Dans tous nos magasins c’est le cas. À Figeac, c’est derrière le comptoir», argumentait Dominique Olivier, le directeur de Fermes de Figeac-Gamm Vert, contacté hier par téléphone.

Pour les Faucheurs, les produits y sont bien évidemment accessibles… «La preuve, disaient-ils, nous sommes allés nous servir. Nous nous sommes même pris en photo avec les bidons.» Une façon relativement cordiale de faire comprendre que le comptoir ne barre pas l’accès des particuliers à ces désherbants. Et un pied de nez bien sûr au magasin figeacois qui avait porté plainte contre eux en 2016, suite à une action de marquage des produits à base de glyphosate dans les rayons. «Nous avons eu pour 3 000 € de perte. La justice leur a signifié un rappel à la loi», soulignait Dominique Olivier qui se défend : «Un employé sur dix de notre coopérative a été formé durant trois jours pour informer la clientèle et proposer des produits de substitution ou des méthodes alternatives de désherbage. Il y a en permanence en magasin un de ces vendeurs qualifiés Certiphyto (Certificat individuel de produits phytopharmaceutiques) pour renseigner nos clients.»

Le débat sur la question du glyphosate est sans fin. Un fait mettra tout le monde d’accord au 1er janvier 2019 : la vente aux particuliers sera interdite. Pour les Faucheurs, le combat est loin d’être terminé. «80 % des agriculteurs en France utilisent encore ces pesticides de synthèse. Il y a même des gens qui ont fait leurs stocks ! assurent-ils. Et demain, quelles molécules les industriels de l’agrochimie auront-ils inventées pour remplacer le glyphosate ?»


Glyphosate : ce que dit la loi française

Depuis le 1er janvier 2017, les pesticides de synthèse ne sont plus en vente libre et directe au grand public, dans les magasins. Au 1er janvier 2019, ils seront même interdits à la vente aux particuliers.

En lanceurs d’alerte, les Faucheurs volontaires et Vigilance OGM ont conduit de nombreuses actions pour faire entendre leurs inquiétudes et dénoncer les risques du glyphosate sur la santé. «Le 12 décembre dernier, suite à un repérage dans les magasins de Figeac, nous avons signalé au service de la répression des fraudes du Lot un manquement à la loi dans ce seul magasin de la sous-préfecture. Depuis, nous n’avons pas eu de nouvelles.»

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le glyphosate dans la catégorie des cancérogène probable. En novembre dernier, l’Union européenne a renouvelé pour cinq ans la licence de l’herbicide pourtant controversé.

Et dans trois ans, que décidera la France par rapport au glyphosate ?