Fusion de Quercy-Bouriane et du Causse de Labastide-Murat?

La fusion des communautés fait toujours débat. Celle de Quercy-Bouriane et le Causse de Labastide-Murat en fait partie. Le Conseil d’État a délivré sa décision.

Près d’un an qu’élus locaux, population et une poignée d’élus nationaux se sont engagés dans un bras de fer avec l’État contre la fusion de Quercy-Bouriane et le Causse de Labastide-Murat. Des réunions publiques organisées et des élus mobilisés pour un «Appel à la démocratie et au respect des territoires». C’est tout le combat que porte Marie-Odile Delcamp présidente de la communauté de communes de Quercy-Bouriane accompagnée d’Aurélien Pradié, président de la communauté de communes du Causse de Labastide-Murat.

Les deux élus locaux rejettent un mariage imposé par la loi conclue le 7 août 2015 portant sur la loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République).

«L’essentiel est gagné»

Aurélien Pradié rappelle que le combat pour s’opposer à cette fusion est difficile : «Il y a eu une première bataille à mener devant le tribunal puis le ministère de l’Intérieur nous a traînés devant le Conseil d’État déclare-t-il, c’est une décision importante localement comme nationalement qui vient d’être donnée». Le Conseil d’État a donné raison aux deux communautés de communes sur tous les points, rejetant le pourvoi du ministère de l’intérieur. Une satisfaction pour le candidat aux législatives : «Localement, il n’y aura pas de fusion. C’est un projet mort-né, une victoire pour la population et les élus». Un homme heureux d’avoir remporté une nouvelle bataille, mais tout n’est pas encore acté. En effet, il faudra attendre la décision du tribunal administratif de Toulouse qui statuera ce dossier. Alors pronostiqueur optimiste ou politique avisé ? Le jeune élu a peu de doute et pour lui : «l’essentiel du combat est gagné».

La pugnacité rurale

Cette affaire témoigne de toute la combativité du milieu rural face à une loi promulguée par l’État. Le dépassement des clivages politiques chez les élus locaux pour faire valoir leurs droits et ceux de la population face à une situation qui leur semble sans cohérence : «Nous venons de faire tomber un dogme, c’est une leçon de démocratie qui montre qu’on peut aller au bout dans ses projets et ses convictions.» déclare Aurélien Pradié. Il en profitera pour saluer Marie-Odile Delcamp et plusieurs autres élus. D’ici la fin de l’année dix communes vont rejoindre le Causse de Labastide-Murat. Un regroupement qui répondra au seuil minimal de population exigé par la loi NOTRe, fixé à 5 000 habitants.

La fusion des communautés devant le Conseil d’Etat