Gourdon. Zoom sur l’Atalante, un cinéma municipal exigeant

Il faut avoir la foi du charbonnier pour maintenir des salles de cinéma dans les petites villes ou en milieu rural, face à la puissance de feu des plateformes proposant séries et films à la télévision.

À Gourdon, l’Atalante fait partie de ces réseaux de résistants. Le cinéma y est en régie municipale et tourne avec deux salariés et une subvention qui permet l’équilibre financier. Le Centre national du cinéma apporte aussi sa manne.

« Sans fonds publics, ça n’existerait pas ! Nous sommes une sorte de service public du cinéma. 30 000 entrées par an, soit environ 600 par semaine dont près d’un tiers pour les films art et essai, et plus d’un millier d’élèves accueillis », compte Laurent Salingardes, l’un des deux salariés de la ville pour l’Atalante, aux côtés de Philippe Viard.

Juste avant Noël, les élèves de l’école de musique ont ouvert la soirée avant la projection des « Indes Galantes », le puissant documentaire tourné en 2019 à l’occasion du 30e anniversaire de l’Opéra Bastille. Car l’Atalante est aussi cela : un lien avec les écoles, collège, lycée et plus largement le milieu associatif local. Amnesty International y organise des soirées projection et rencontres – « Le Diable n’existe pas » est actuellement à l’écran. « L’an prochain, nous aurons un dispositif pour les élèves des écoles maternelles », se félicite Laurent Salingrades. Guy Fillion, ancien président du festival de cinéma de Gindou, vient régulièrement animer un cycle dont le thème sera cette année « Jazz et cinéma ».

Un Comité d’action culturelle, met au point la programmation qui associe films commerciaux et films labellisés art et essai. « Nous travaillons pour cette diversité, souligne Laurent. Avec le Covid, nous avons tous bu la tasse, mais ça revient. »

Le cinéma résiste. La salle qui s’éteint, la présence des autres, l’immersion en grand écran et dans le son… « La Panthère des neiges » tournée sur les hauts plateaux du Tibet, n’a pas la même dimension à la télé. Le film montre la patiente traque de Sylvain Tesson et Vincent Munier pour rencontrer le plus rare et mystérieux félin du monde. On s’en va avec eux. À l’affiche ce mois-ci.

Marie-Paule Mémy ladepeche.fr