Grotte de Montcabrier mise en danger par l’extension de la carrière

 

imageGrotte préhistorique contre carrière : le duel est engagé à Montcabrier. Les défenseurs de la grotte de Pestillac espèrent le classement de celle-ci pour empêcher l’extension de la carrière, controversée, qui nuirait aussi à leur qualité de vie. Celle-ci défend ses intérêts économiques.

Le chantier d’extension de la carrière Bergon-Delteil, à Montcabrier, redémarre après une courte période de vacances. L’association de défense de l’environnement de la bastide de Montcabrier, présidée par Michel Briend, maintient son opposition à ce projet.

Principal argument : la sauvegarde du patrimoine historique… et même préhistorique. «Que vaut cette pierre explosée et concassée pour recouvrir des autoroutes qui ne laissera aucune trace dans l’avenir, en comparaison des témoignages graphiques, dessins précieux dont le message demeure énigmatique, sur les murs de la grotte de Pestillac ?» demande l’association par la voix de ses membres, son président en tête, tous déterminés à convaincre la préfète du Lot à s’opposer à l’extension de la carrière. «Nous avons sollicité la préfète sur ce projet pour lequel son prédécesseur avait donné son accord», confirme Michel Briend. Autre attente et espoir mis en exergue par le président : «Nous savons qu’une étude est en cours pour le classement et la conservation de la grotte de Pestillac. Il faut classer la grotte et freiner la carrière pour sauver les vestiges».

Il a d’autres arguments à faire valoir, en particulier des nuisances : «Les explosifs utilisés provoquent des vibrations chez des riverains, d’autres subissent le bruit et certains la poussière», énumère Michel Briend. «Si nous ne faisons rien, les terrains de la carrière arriveront à 150 m des riverains les plus proches, à moins de 300 m du nouveau lotissement de Salsac et à 800 m de notre église et du centre du village», poursuit l’association qui ne mâche pas ses mots. Elle n’hésite pas à parler de «désastre écologique» en pointant du doigt avec l’appui du Gadel (Groupement associatif de défense de l’environnement du Lot) «l’insuffisance de l’étude naturaliste». Les premières conclusions environnementales évoquaient des réticences sur ce volet et considéraient que «les mesures relatives à la biodiversité pourraient faire l’objet de renforcements pour mieux prendre en compte certains enjeux».

Le feuilleton continue avec de nouveaux éléments et surtout une grotte qui pourrait empêcher le projet de faire carrière.

Le directeur planifie une réunion fin septembre
Christophe Delrieu, directeur de la carrière, veut calmer les tensions. À cet effet, il organise une réunion fin septembre. «Il s’agit d’une commission locale d’information et de suivi dont l’objectif sera de rassurer les riverains. Ils seront conviés à cette réunion, comme des membres de l’association s’opposant à l’extension. Les nuisances sonores n’existent pas. Les riverains sont éloignés de la zone et le sismographe ne se déclenche même pas. Il n’y a pas de vibration dans les maisons», lance-t-il. «Si la carrière ferme, seront touchés les transports, l’entreprise Marcouly, les fabricants de dalles, les entreprises de bâtiment… Plus d’une centaine d’emplois seront supprimés», avait-il déjà prévenu.

Jean-Luc Garcia