Jacques Roux, maire de Goujounac est décédé

L’édile s’est éteint brusquement ce mercredi matin après vingt ans de mandat en tant que maire. À Goujounac et partout dans le Lot, l’émotion est vive. Jacques Roux était particulièrement connu et populaire. 

À Goujounac, le cœur n’y est pas ce mercredi. Le maire de cette petite commune du Lot depuis 2001 s’est éteint à 72 ans d’un arrêt cardiaque. Jacques Roux, réélu en 2020, est aussi le père du cycliste Laurent Roux et lui-même fondu de sport, à commencer par le vélo.  » C’était sa première passion, lui n’en avait pas fait mais il la vivait à travers les exploits de Laurent et de ses petits-fils  » nous raconte Christian Delbrel, un ami proche de la famille. Ce que l’on sait moins c’est que le maire adorait aussi la danse.  » Avec son épouse Thérèse, il était capable de faire 200 km pour aller danser », confie Christian.

À Goujounac et autour, on le connaissait aussi pour sa ferme-auberge La Poule au pot tenue aujourd’hui par l’un de ses petits-fils, le genre d’adresse authentique et incontournable dans le Lot où l’on trouve des cèpes frais au menu, où  » les babas baignent dans le rhum  » et où  » les omelettes au sucre sont flambées avec la flamme qui touche le plafond ». Jacques Roux était aussi le  » patriarche  » de cette famille bien connue de Goujounac, père de quatre enfants et grand-père d’une dizaine de petits-enfants.  » Un bon père et un bon maire  » résume son ami. Un père aimant et présent donc. Un maire passionné et engagé.  » Il était toujours au service des autres avec le cœur sur la main, que ce soit en tant que maire ou que patron de la Poule au pot ». Jacques Roux a notamment œuvré pour sauver sa petite école rurale.  » Il m’a appris à couper le tabac et à conduire un tracteur « , se souvient Christian. 

 » Personnage truculent  » selon le maire de Cahors

L’élu avait eu le Covid, il y a plusieurs mois et avait été pris en charge à l’hôpital de Cahors. Jean-Marc Vayssouze, président de l’Association des maires et élus du Lot, lui rend hommage : «  Élu de sa commune depuis 1971, notamment aux côtés de Christian Belmon dont il a été l’adjoint, je veux saluer ces cinquante années d’engagement au service de Goujounac et de ses administrés. Jacques Roux s’est impliqué sans compter ni son temps, ni son énergie. Il était encore présent le mois dernier au congrès national des maires de France à Paris. Personnage truculent, amoureux de la vie, Jacques Roux avait le souci des autres et un attachement viscéral à son village dont il avait à cœur de poursuivre l’embellissement. Je veux dire ici ma sympathie à son épouse, à ses enfants, à sa famille et à tous ceux, et ils sont nombreux, pour qui il a compté. »

Le député pleure un ami

Aurélien Pradié, le député, prend également la parole ce mercredi pour rendre hommage au maire : «  Aujourd’hui je perds un ami. Jacques était un homme qui ressemble au Lot. Il n’a eu de cesse de servir sa commune. De s’engager pour elle. Il aimait de toutes ses forces cette ruralité qui fait notre âme. Pour chaque projet de développement de son village, il consacrait toutes ses forces. Pour sa petite et belle école rurale, il s’est battu avec la passion de ceux qui aiment. Jacques était aussi et surtout un ami. Dans mon parcours politique, il a toujours été du premier cercle des fidèles. La fidélité est une valeur qui se perd mais chez Jacques, elle était essentielle ». Il poursuit :  »  Il a toujours été là, dans les bons et les mauvais moments politiques. Il a mené des batailles pour des valeurs auxquelles il croyait de tout son cœur. Il a beaucoup donné aux autres. Quitte à parfois s’oublier lui-même. C’était son bonheur : s’engager et être utile à ses valeurs et à ses racines. Jacques nous manquera. Son sourire, sa générosité, ces repas entre amis pour parler de la vie et de cette terre, nous manqueront. Sa personnalité si lotoise nous manquera. Son amitié me manquera. Nous n’oublierons pas ce qu’il était. Nous n’oublierons pas ce qu’il a donné. Il nous quitte en laissant une trace si profonde qu’elle ne s’effacera pas. »

Manon Adoue  ladepeche.fr