Ou en sont les finances de Cahors? Quels projets d’investissements?

Photo: Musée Henri Martin

À la fin de cette année 2021, pour faire le bilan de la situation financière de la Ville de Cahors, dans le Lot, ActuLot a interrogé l’adjoint au maire de Cahors, Vincent Bouillaguet, par ailleurs conseiller départemental sur le canton de Cahors-3.

Actu : M. le maire adjoint, quelles sont vos différentes attributions ?

Vincent Bouillaguet : Je suis 3e adjoint au maire de Cahors, en charge de l’administration générale (marchés publics, communication, juridique…), de l’état civil, du numérique et des finances. Je travaille pour ma ville. J’ai envie que ma ville avance. Je me reconnais dans les projets qu’on mène, aux côtés de Jean-Marc Vayssouze-Faure. Je suis aussi conseiller départemental, vice-président du Syded du Lot en charge des finances, et vice-président du SMOCS (Syndicat Mixte Ouvert de Cahors Sud), en charge de l’attractivité et de la pépinière d’entreprises.

La ville s’est adaptée à la crise sanitaire

Quelle est la situation financière de la Ville de Cahors ? Comment a-t-elle évolué ?

V. B. : La Ville se porte bien, s’est adaptée à la crise sanitaire. La situation est fragile, mais correcte. La Ville était, depuis de nombreuses années, dans un réseau d’alerte. La DGF (Dotation Globale de Fonctionnement), ressource importante provenant de l’État, est faible. Sur ce point, nous sommes 119e sur 202 villes de notre strate. À notre arrivée à la tête de la Ville de Cahors, la Ville était très endettée et avait une fiscalité élevée. Nous avons émis une ligne dogmatique, qui est celle de ne pas augmenter les impôts, tout en poursuivant les investissements, de l’ordre de 7 millions d’euros par an, et en maintenant la même qualité de services. Nous avons désendetté la ville. Tous les ans, on emprunte (moins de 3 millions d’euros) moins que ce qu’on rembourse. Nous avons divisé par deux notre capacité de désendettement, qui est passée de 15 ans, pour rembourser la totalité de la dette, à 7 ans. Malgré les difficultés, nous parvenons à dégager une épargne nette positive, alors qu’elle était négative, jusqu’en 2008. Cette épargne constituée était de l’ordre de 700 000 €, en 2020, et j’espère qu’elle sera autour de 500 000 €, à la fin de cette année. C’est un levier pour moins emprunter et pour générer de l’autofinancement. Cahors est sorti du réseau d’alerte, il y a 2 ans.

Pour rétablir nos comptes, ce qui nous a aidés, c’est de bons partenariats, avec la Région, avec le Département et avec le Grand Cahors.

Quel fut l’impact financier de ces deux années de crise sanitaire ?

V. B. : Le coût de la crise de la Covid-19, pour notre municipalité, regroupe des dépenses nouvelles, qui étaient non prévues, à l’instar des masques, du plexiglas, et des pertes de recettes, avec les remises gracieuses d’occupation de terrasse, ou moins de recettes de stationnement. Nous avons aussi consenti l’annulation de loyers, durant les confinements, sur les immeubles où la Ville de Cahors est propriétaire, comme au cinéma. Le coût de la crise a été, pour la Ville de Cahors, de 936 000 €, en 2020, dont 670 000 € de pertes de recettes, et devrait être de 273 000 €, cette année 2021. En revanche, du fait des fermetures de bâtiments, durant les périodes de confinements, et avec le développement du télétravail, nous avons réalisé des économies, de fluides essentiellement.

5 millions d’euros de subventions pour Cahors

La Ville de Cahors, pour ses projets, est-elle suffisamment soutenue par l’État et par l’Europe ?

V. B. : Entre 2017 et 2021, la Ville de Cahors a perçu de l’État, 5 millions d’euros de subventions, qui ont permis de financer le complexe cinématographique, la rénovation de la Halle de Cahors, la place Bessières, la rénovation des bâtiments publics, ou la restauration d’œuvres. Nous serons aussi fortement aidés par le Plan de Relance de l’État, qui financera principalement les rénovations de bâtiments, pour réaliser des économies d’énergies, et le remplacement de tout l’éclairage public de Cahors, sur 3 ans.

De l’Union Européenne, nous avons perçu 50 000 €, pour la rénovation de la rue du Château du Roi, ainsi que 186 000 € pour l’ALSH (centre de loisirs) de Terre Rouge.

Augmentation des impôts ?

Quelle sera l’évolution des impôts, attendue pour 2022 ?

V. B. : La décision finale appartiendra au Maire et au conseil municipal, lors du vote du budget et des taux communaux. Pour moi, c’est dogmatique. Notre souhait est de ne pas augmenter la fiscalité.

À deux reprises, nous avons baissé le taux des taxes foncières, de 0,5, puis de 1 %.

Le budget dévolu au musée Henri Martin et au parc Tassart sera-t-il maîtrisé ?

V. B. : Le projet de rénovation du musée Henri Martin a vu son coût passer de 6 millions d’euros, lors de son élaboration en 2009, à 8 millions d’euros aujourd’hui, hors subventions. Ce dépassement s’explique par trois raisons. La principale est la hausse des coûts des matériaux de 20 %, en 11 ans, générant un surcoût de 1,2 million d’euros. La muséographie, mise en place par le nouveau conservateur que nous avons recruté, avec l’acquisition de mobilier, de nouvelles œuvres, les outils de médiation, représentent un coût de 600 000 €. Un problème de roches, qui a nécessité des outils plus adaptés, a engendré un coût de 200 000 €.

Le chantier de réaménagement du Parc Tassart est évalué à 880 000 €.

Investissements en 2022

Quels sont les principaux projets d’investissement, prévus en 2022 ?

V. B. : On va poursuivre les efforts de rénovation énergétique des bâtiments publics. Ces derniers doivent être non énergivores. Dès l’an prochain, on va remplacer tout l’éclairage public de Cahors, avec des LED. Ce chantier, sur trois ans, est d’un coût global de 3 millions d’euros, dont un million d’euros en 2022. L’économie engendrée, avec les LED, permettra de financer l’emprunt correspondant. Ce projet bénéficie, entre autres, d’une aide de l’État de 40 %. On va revégétaliser le site de l’ancienne laiterie de la Plaine du Pal. Nous lancerons le programme de voirie et de réhabilitation de la place Imbert.

Quelle est la contribution de la Ville de Cahors à la transition écologique ?

V. B. : Depuis plus de 10 ans, sur les espaces verts, au lieu des produits chimiques, nous utilisons des auxiliaires, des insectes. Depuis 2 ans, nous pratiquons l’éco-pâturage. Dans les parcs de la ville, on a installé des hôtels à insectes. On plante plus d’arbres qu’on n’en abat. Avant chaque abattage, on fait appel à la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux). Depuis 2011, on a installé des garages à vélos. On va en installer dans les écoles. On a lancé le Plan Vélo. On s’inscrit favorablement au projet départemental de Voie verte, qui est une voie d’avenir. Les écoles de Cabessut, l’espace universitaire, la piscine Divonéo sont chauffés via la chaufferie bois. Depuis 2012, les serres et les ateliers municipaux sont au chauffage à plaquettes.

On a mis en place la limitation à 30 km/h.

Quel est l’impact financier attendu de cette dernière mesure ?

V. B. : Il n’y a aucun impact financier attendu ; les contraventions des excès de vitesse étant au profit de l’État. Ce n’est pas une décision pour rechercher des recettes, mais pour avoir une ville apaisée, avec un partage de la voie publique, entre tous les usagers.

Les citoyens cadurciens participeront-ils à l’élaboration du budget ?

V. B. : On a un programme politique, construit par une équipe, qui s’est enrichi au fil de la campagne par les contributions de personnes, lors de réunions. Une fois élus, on décline le programme. À l’issue du mandat, on fait le bilan des réalisations. Pour avoir confiance en la politique, il faut que les élus tiennent leurs engagements. Cette année, on a créé la commission du temps long. On va relancer les réunions de quartiers, où les citoyens pourront donner des idées. Un budget participatif de 10 000 € a été réalisé sur un terrain de sport, à Bellevue, et un autre d’un même montant, à l’aménagement de la rue du Château du Roi. La participation du citoyen, c’est plus dans le programme que dans le budget, qui est technique.

Au Conseil départemental

Quelle est la complémentarité entre vos fonctions d’adjoint au maire de Cahors et de conseiller départemental ?

V. B. : Le Département est complémentaire à la compréhension des problèmes. Le mandat de conseiller départemental m’aide au portage de projets. Il faut avoir un esprit départemental. Le canton de Cahors 3, sur lequel je suis élu aux côtés de Nelly Ginestet (1re vice-présidente du Département) couvre un tiers de la ville de Cahors, ainsi que les communes de Cieurac, du Montat, de Trespoux-Rassiels, de Labastide-Marnhac et de Flaujac-Poujols. Je suis le relais des maires du canton, pour leurs attentes.

Qu’est ce qui vous anime, dans vos différentes fonctions ?

V. B. : Ce qui m’anime, c’est le plaisir de faire. On est dans l’action. On est au cœur des réalisations. On est dans le battement de la Ville. C’est un engagement fort, depuis 2008, aux côtés de M. le maire, Jean-Marc Vayssouze-Faure.

Propos recueillis par Didier Quet Actu Lot