JAMES ENSOR – conférence Histoire de l’Art

Le samedi 28 octobre à 16h00  dans salle des associations (sous la Mairie) à 46300 Payrignac  aura lieu une conférence sur le peintre James Ensor.

Cette conférence-diaporama sera animée par Geneviève Furnémont.

Info: Association Atelier la Borie – Tel 0565 41 12 45 / atelier.la.borie@netcourrier.com

.



Ensor, peintre et graveur belge

Révolutionnaires, audacieux voire scandaleux ; opprimants, étranges voire inquiétants et étouffants ; ces termes sont souvent utilisés pour décrire les œuvres de James Ensor (Ostende 1860 – id. 1949), peintre et graveur belge de père anglais et de mère flamande. Il a grandi dans un milieu bourgeois à Ostende, son père étant ingénieur et sa mère tenant une boutique de souvenirs avec des coquillages, des curiosités et des masques de carnaval. Ces objets formeront d’ailleurs une source d’inspiration pour le peintre. Malgré le confort apparent de ce cadre familial, Ensor ne pouvait pas s’y épanouir. Son père anglais n’a jamais été vraiment accepté par les belges et sa mère était très dominante. C’est pourquoi, après avoir étudié à l’académie de Bruxelles de 1877 à 1879, le grenier de la maison familiale qu’Ensor aménage en atelier, devient un véritable refuge – et une prison à la fois. Cette sensation d’être isolé et exclu du monde dans lequel il vit tourmente Ensor sa vie durant tout comme ses démons intérieurs. La façon dont sont réceptionnées ses œuvres par le public et les critiques n’arrange en rien la situation, à tel point qu’Ensor va s’identifier avec le Christ souffrant, se croyant aussi incompris et victime de critiques que Lui. Et pourtant lui-même adoptait souvent un ton (verbal et pictural) provocateur et dur à l’encontre des critiques et de la société belge bourgeoise qu’il jugeait auto-satisfaite et conformiste. S’il peint la nature avec amour, il ne montre aucun scrupule envers l’homme, le réduisant à un masque (voir L’Entrée du Christ à Bruxelles -en bas de l’article). Des critiques ont dit de lui qu’il avait « le caractère froid et moqueur d’un misanthrope anglais » et que son œuvre était polluée de sarcasme. Mais si cela est vrai, ne faut-il pas avant tout se demander ce que cette froideur et moquerie cachaient ? D’où lui venait ce sarcasme ? Ne sont-ce pas des signes de quelqu’un dans un profond malaise, éprouvant un sentiment d’insuffisance face à l’existence ? Lui qui se considérait comme un masque parmi des masques (voir Autoportrait avec masques – en haut à droite), n’était-il pas dans une recherche difficile de son identité, d’un sanctuaire intérieur qui aurait pu lui donner sa raison d’être ?