Journée internationale des droits des femmes : Rencontre avec Anne-Cécile Vialle, sous-préfète de Figeac

« Mettre en lumière et en valeur des parcours féminins inspirants, de femmes que vous pouvez croiser au quotidien parmi nous, qui vivent, travaillent à Figeac et ses alentours, qui sont nées ici ou qui viennent d’ailleurs. » A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, retrouvez toute la semaine, une série de portraits de femmes inspirantes du figeacois.

« Pour célébrer à notre manière, en mettant en avant nos femmes lotoises, cette journée internationale, qui transcende les frontières, est célébrée dans de nombreux pays. En France, ce n’est pas encore le « monde idéal » pour l’égalité homme-femme mais il y a eu de belles avancées ces dernières années, notamment plus de parité dans les entreprises, les administrations, parmi les élues. Ces portraits mettent en évidence des personnalités variées aux aspirations personnelles et professionnelles très diversifiées. Des désirs d’autonomie dans le travail, ou bien d’acquisition d’expertise technique, ou encore des responsabilités managériales. Dans tous les cas, une volonté d’épanouissement au travail qui se reflète dans la vie personnelle. Ces portraits constituent aussi un appel à déconstruire les préjugés et les stéréotypes, à «s’autoriser de sortir des voies tracées », pour exercer sa liberté de choix professionnel. Il n’y a pas de métier dévalorisant, nous ne sommes pas tenues de rentrer dans certaines filières ou formations plus que dans d’autres. Il faut s’autoriser toutes les voies possibles et avoir de la curiosité. Le portrait de l’étudiante en droit devenue ébéniste est particulièrement marquant à cet égard. Plusieurs femmes reconnaissent que les seuls freins réels sont ceux qui sont les nôtres, ceux que l’on accepte de subir nous-mêmes. Parmi les figures modèles de ces femmes inspirantes, plusieurs citent Simone Veil et son parcours, elle qui a fait évoluer le droit et les mentalités en faveur des femmes. Les adultes sont invités à être en accompagnement et en soutien des projets des jeunes, sans émettre de jugement de valeur sur leurs choix et orientations professionnelles. Aujourd’hui nous avons beaucoup d’emplois, en tous genres, à pourvoir sur l’arrondissement de Figeac, pour les femmes, les jeunes, et dans presque tous les métiers, de l’industrie, de l’agroalimentaire, de l’hôtellerie-restauration qui sont à la portée de toutes les femmes du territoire. Le 11 mars, nous réunirons autour d’une table ronde, une trentaine de jeunes des collèges, lycées et établissements d’enseignement supérieur (IUT et IFSI) de Figeac avec cette dizaine de personnalités féminines du territoire pour échanger sans tabou sur leurs parcours. Elles auront l’occasion de souffler des conseils pour que nos jeunes femmes étudiantes connaissent à leur tour épanouissement professionnel et personnel (si intimement liés) » précise Anne-Cécile Vialle, sous-préfète de Figeac qui donne le coup d’envoi de cette série de portraits. 

> Medialot : quel est votre poste / métier actuel ? 

Anne-Cécile Vialle : je suis sous-préfète de l’arrondissement de Figeac depuis le 16 août 2021. 

> M. : quel est votre parcours personnel et professionnel ? 

A.-C.V. : j’ai suivi des études supérieures à Sciences Po Grenoble, puis Master aux Pays-Bas en Droit Public International, Droit Pénal International. J’ai fait 15 ans de service à l’ONU, pour son programme Environnement (PNUE) puis pour l’Enfance (UNICEF), notamment en République Démocratique du Congo, en Birmanie, puis au siège à New-York jusqu’au 15 août dernier. 

> M. : qu’est-ce qui vous a donné envie d’aller vers ce métier ? 

A.-C.V. : mon expérience professionnelle la plus épanouissante avec l’ONU en tant que Cheffe de bureau-terrain de l’ONU était en Birmanie. Le goût de l’opérationnel, du concret, de la gestion de crise, et du contact avec les gens. Le désir de revenir servir mon pays, avec une mission et des responsabilités proches de celles que j’avais vécues comme cheffe de bureau-terrain, avec toujours la même vocation du service public (au local comme à l’international). 

> M. : quels freins avez-vous rencontrés ? 

A.-C.V. : pas vraiment de freins. A l’ONU il y a un très fort respect des valeurs fondatrices de l’organisation y compris l’égalité hommes-femmes. 

> M. : comment les avez-vous dépassés ? 

A.-C.V. : savoir saisir les opportunités quand elles se présentent, je n’ai jamais eu de « plan de carrière » mais j’ai gardé les yeux ouverts sur ce qui se passait autour de moi. Par exemple pour ce bond entre le service public international et national, j’ai profité de l’ouverture grandissante de la haute fonction publique française et du Ministère de l’intérieur à des profils nouveaux et diversifiés (non issus de l’administration française). 

> M. : êtes-vous épanouie dans votre vie professionnelle ?

A.-C.V. : absolument à 100%, et je trouve de l’intérêt dans tous les sujets que je croise ; ils sont très variés, en tant que sous-préfète « je vois à peu près tout ce qui se passe dans la société jusque dans le micro-local ». 

> M. : avez-vous une figure inspirante ? 

A.-C.V. : pas nécessairement une en particulier mais je trouve des hommes et des femmes, même non connu(e)s publiquement, très inspirants. 

> M. : des conseils pour les jeunes femmes en train de construire leur parcours professionnel ? 

A.-C.V. : les limites qu’on se fixe, ce sont celles que l’on accepte de subir. Elles n’attendent qu’à être déconstruites et dépassées. 

> M. : Tout autre message que vous souhaiteriez partager. 

A.-C.V. : quand on ne se sent pas ou plus épanoui(e) ou l’on devient lassé(e) dans la voie dans laquelle on est, il faut réagir et tenter autre chose. 

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