Journée mondiale contre le cancer.

Johanna Arvis travaille à la Ligue contre le cancer à Cahors.Depuis deux ans, elle soutient les malades et la recherche après qu’elle-même a été diagnostiquée d’un cancer du sein, à l’âge de 27 ans.

Quel regard portons-nous aujourd’hui sur le cancer et sur les malades ? C’est cette année la question posée par la Ligue contre le cancer, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre cette maladie, qui touche environ 380 000 Français de plus chaque année depuis 15 ans.

Le nombre de nouveaux cas ne cesse de grimper depuis 1980 (+38,5%), notamment chez les femmes. Mais grâce au progrès de la recherche, dont le 1er financeur indépendant n’est autre que la Ligue (57000euros reversés par le seul comité du Lot), on meurt moins du cancer de nos jours.

C’est ce message d’espoir que veut envoyer Johanna Arvis. Cette Corrézienne d’origine, installée à Labastide-Marnhac, travaille depuis plus de deux ans pour la Ligue contre le cancer, à Cahors. À 27 ans, les médecins ont décelé chez elle un cancer du sein. «C’est très rare à cet âge-là» indique-t-elle. Trois ans plus tard, Johanna doit combattre des métastases. «J’ai refusé de voir mes parents pendant mon traitement» dit-elle. Après sa première chimiothérapie, Johanna a enduré des choses auxquelles elle n’était pas préparée. «Je me suis rendue à la Ligue contre le cancer, pas ici mais dans un autre département. L’accueil m’a déplu. Si je travaille pour le comité du Lot aujourd’hui, c’est pour que les cancéreux qui viennent chez nous ne ressentent pas ça» explique-t-elle.

Faut-il donc nécessairement avoir connu la maladie pour comprendre ceux qui la vivent? Pour Johanna, la question est ailleurs: «Faut-il forcément comprendre pour être empathique?».

Ce qu’elle réclame aujourd’hui, c’est un regard objectif sur le cancer. Face à lui, face aux malades, l’optimisme à outrance n’est pas une réponse. A contrario, la bienveillance des bien portants se heurte parfois à la peur, à une maladresse qui peut virer à l’indifférence face aux personnes touchées par un mal que la société peine encore à nommer.

«Je pense qu’il ne faut pas hésiter à dire à la personne malade que l’on peut être gêné, que ça ira mieux mais que ça fait de la peine de la voir comme ça, qu’on est déstabilisé» dit Johanna.

Regarder le cancer en face pour mieux le combattre, une maxime à la fois pleine d’espoir et de lucidité, que chacun peut appliquer.


Le comité du Lot

La Ligue contre le cancer est une fédération de 103 comités départementaux. Le Lot compte 2 257 adhérents et donateurs, ainsi qu’une cinquantaine de bénévoles. Le comité est présidé par le docteur Jean-Pierre Tricot. Après Cahors, Figeac et Gourdon, une nouvelle antenne sera ouverte à Bretenoux prochainement. La Ligue contre le cancer célébrera ses 100 ans en 2018.