La Bouriane de demain: retour sur la dernière réunion publique du SCoT
On était à la campagne, on pouvait construire « n’importe où », transformer les terres agricoles en terrains constructibles… Aujourd’hui on voit que cette façon de faire a engendré des problèmes et des coûts certains pour les collectivités.
Le nouveau président du SCOT (depuis le 15/01/24), Stéphane Magot , a ouvert la réunion en rappelant que notre SCOT, étant le dernier à se faire dans le Lot, il sera le premier à prendre en compte toutes les dernières lois et mesures qui s’appliquent en matière d’aménagement du territoire et notamment les questions d’économies d’espaces (ZAN ) et la mobilisation du bâti existant qui en découle. Vous vous en doutez ce n’est pas simple….
La volonté du syndicat du pays bourian est que les PLU-I des communautés de communes soient effectifs à fin 2025. Le président a bien conscience que ce sera difficile car cela nous demande de penser et agir autrement, en tout cas différemment de ce que nous faisions auparavant.
Ce document d’aménagement du territoire s’élabore dans un contexte de crise énergétique, de souveraineté alimentaire, et d’une nécessaire adaptation climatique ; autant d’éléments qui sont bien au-dessus de nous mais que nous devons prendre en compte. Il nous faut trouver une autre manière de se développer. Et même si c’est difficile c’est un beau défi que nous avons devant nous.
Le DOO (document d’orientation et d’objectifs) présenté par Cittànova (le cabinet en charge de l’élaboration des documents d’urbanisme et stratégiques (SCoT, PLUi, PLU, …), s’il ne s’oppose pas au permis de construire individuel s’oppose par contre au PLU-I. C’est ce dernier qui décidera de l’acceptabilité ou non du Permis de Construire demandé.
Il décidera ainsi de l’aspect de notre territoire demain
Il fait le « filtre » avec toutes les règlementations nationales, régionales, les schémas directoriaux, … Il sera le document de référence pour réaliser les Plans locaux d’urbanisme intercommunaux.
Quelques effets des règles qui s’imposent…
Le ZAN (Zéro Artificialisation Nette) dont on entend parler et auquel personne n’échappe
Sur la période 2021-2031, à l’échelle du pays bourian, il faut réduire de 50% la consommation foncière (par rapport à la période 2011 -2021). Un petit calcul pour mettre du concret
Sur 2011-2021 156 Ha ont été consommés – Il reste donc 78 Ha (la moitié de 158) à consommer entre 2011 et 2021
Sachant que 43 ha ont déjà été consommés depuis 2021 il reste aujourd’hui 35 Ha qui seront répartis pour 60% pour la CCQB et 40% pour la CCCS
Cela annonce la disparition à court terme des zones constructibles de la carte communale et la nécessité d’identifier les changements de destination, comme par exemple une grange qui pourrait être transformée en maison d’habitation
La crise de la biodiversité: elle impose de de préserver les continuités écologiques : il ne sera donc plus possible de construire dans certains lieux que définiront les PLU
Il faut préserver la ressource en eau et donc prévoir de réutiliser l’eau de pluie et les eaux usées.
Le SCOT a prévu une augmentation de la population du territoire de + 750 à 1 500 habitants ; Pour accueillir cette hausse il faut prévoir un nombre de logements encore supérieur à ces chiffres et ce sont les « polarités » comme, Gourdon, St Germain du Bel air Salviac Le vigan qui seront les plus concernées par ce sujet des construction, réhabilitation, rénovation des logements. Il est ainsi prévu +50% de logements sur la ville de Gourdon avec la nécessité d’être énergétiquement sobre.
Dans les axes retenus, il y a aussi la valorisation de la forêt, et l’anticipation des risques d’incendie qui imposera de réduire, voir d’ interdire des implantations sur certaines zones (qui seront définies par les PLU-I.)
Le sujet de la gare a bien entendu été évoqué; qui est l’objet d’une réflexion quant à ce que pourrait devenir son environnement. Zone d’arrivée de touristes et déplacements gare-Ville, implantations de commerces …
Les question ont été nombreuses et souvent en rapport avec des situations concrètes, (la division des parcelles (qui est possible aujourd’hui), la reproduction d’une démarche comme celle de l’ Ecohameau d’Andral, la situation d’un terrain actuellement constructible qui pourrait ne plus l’être au nouveau PLUI-I, et sur la nécessaire mobilisation qui doit être menée autour du parc de logements vacants qui ne rencontre aujourd’hui pas beaucoup de public et demande à être soutenu par des animations d’importance.
Une personne a tenu à relever une contradiction apparente entre l’augmentation projetée du nombre d’habitants et la volonté de baisser la consommation d’énergie et les GES (Gaz à effet de serre). Le plan Climat du SCOT prévoit une baisse de la consommation d’énergie de 10% à Court terme et 18% à Moyen Terme ).
Certaines personnes ont fait remarquer que l’on veut que le territoire soit attractif mais que dans le même temps, on dispose de peu de moyens. Une des orientations prévues concerne le développement de l’artisanat, des services à la personne qui sont des besoins de notre territoire qui ne sont pas satisfaits aujourd’hui; il s’agit de développer les formations professionnelles et post bacs en rapport.
D’autres font remarquer qu’il est souvent très difficile de parler de développement économique et d’écologie dans le même temps. Ainsi la méthanisation est quelque chose de mal accepté par les populations ; il reste entendu que le SCOT ne peut-être « dirigiste » envers les agriculteurs. Ces derniers sont associés aux réflexions sur les transformations « vertueuses » de l’agriculture. Il est ainsi possible de soutenir le maraîchage par l’incitation à la consommation locale, par l’action sur l’alimentation collective, etc…
Le développement des Zones commerciales et Artisanales.: possible densification et faire en sorte qu’elles ne soient plus des zones « fourre-tout ».
La question de l’attractivité touristique a été posée tout en sachant que la ville aimerait pouvoir faire plus et mieux mais qu’il s’agit ici de moyens qui ne sont pas là (transformer l’avenue Cavaignac a un coût plus que certain…) et la ville ne les a pas. Des personnes ont fait remarquer que la ville de Gourdon n’était commercialement pas toujours très « vivante » pendant certaines périodes. S’il ne s’agit pas de devenir comme Sarlat, il serait bien que, ce que l’office du tourisme appelle les « ailes » de la période touristique puissent être travaillées pour augmenter l’intérêt qu’il y aurait à « s’arrêter » à Gourdon au lieu de ne faire qu’y passer, comme cela paraît être souvent le cas.
Le SCoT doit être arrêté fin mars. Il sera soumis aux institutions compétentes pour émettre un avis sur le projet puis une dernière fois au public dans le cadre d’une enquête publique. qui sera lancée en 09/24.
Si on peut regretter que la question de l’attractivité économique se projette essentiellement sur l’artisanat et les services à la personnes, on comprend que ce sont des petits pas qu’il faudra faire sur les 5 prochaines années pour que notre territoire, devenant petit à petit de plus en plus attractif, d’autres métiers du tertiaire viendront s’implanter grace à la qualité de vie que nous serons en mesure d’offrir. C’est actuellement ce qui se passe avec l’arrivée récentes de nouvelles entreprises.