La destruction du gué de Labrousse contestée

Ce lundi 28 août, en début de matinée, le chemin rural de Pépeyroux menant au gué de Labrousse sur le ruisseau la Sourdoire, classée en 2e catégorie piscicole, connaissait une animation très particulière.

Le maire de Vayrac, Hugues du Pradel, Lionel Dufau du service Gemapi de Cauvaldor (Gestion de l’eau et des milieux aquatiques et prévention des inondations), et huit gendarmes venus de Martel, Souillac et Gourdon étaient rassemblés à quelques dizaines de mètres du gué, tandis qu’un groupe d’une quinzaine de personnes se tenait à distance.

La raison de ce rassemblement : le début des travaux de destruction du gué de Labrousse, voulu par la directive européenne sur l’eau du 23 octobre 2000 impliquant la continuité écologique, et donc la libre circulation des espèces biologiques, le bon déroulement du transport sédimentaire et les connexions avec les réservoirs biologiques.

Les opposants à cette destruction, qui se veulent les défenseurs du gué de Labrousse, sont agriculteurs, pêcheurs, riverains, voire amoureux du site. Ils se sont mobilisés le jour du début des travaux par l’entreprise de travaux publics Duchâtelet, pour montrer de façon très pacifique leur détermination.

Pétition de 400 signatures et référé en justice

Déjà depuis plusieurs semaines, une pétition avait circulé recueillant environ 400 signatures, un référé en justice a été déposé par Laurent Tronche, agriculteur et utilisateur du gué pour ses activités. Une association de défense devrait en outre voir le jour très rapidement. Les agriculteurs demandent la révision du dossier en proposant la pose d’un pont cadre à la place du nouveau gué en enrochement bétonné intégré au lit de la Sourdoire prévu par la communauté de communes Cauvaldor, chargée des études et de la maîtrise d’ouvrage.

Le choix de l’effacement complet du gué actuel a été retenu, compte tenu du fait qu’il est financé à 100 % par l’Agence de l’eau. Tout autre aménagement permettant de respecter la directive européenne ne le serait qu’à 60 %, le reste étant à la charge des propriétaires riverains. Hugues du Pradel et Lionel Dufau l’ont souligné : le passage du gué est conservé, mais les opposants rétorquent en avançant le problème des crues, de la traversée des animaux et engins agricoles dans l’eau, et de la pollution engendrée par ces traversées.

Affaire à suivre.

La Dépêche du Midi