La préfète fait le point

Catherine Ferrier, la préfète du Lot avait donné rendez-vous hier à la presse pour évoquer les sujets d’actualité. Le grand froid , l’emploi qui va mieux, la grippe aviaire qui épargne le département.

L’actualité lotoise est riche, et les sujets n’ont pas manqué dans le point presse tenu hier par Catherine Ferrier, la préfète du Lot. Dans le tableau général brossé, qui pourrait s’apparenter à un bulletin météo, il y a l’éclaircie sur les chiffres de l’emploi et des créations qui repartent à la hausse (+ 0,7 % au second trimestre 2016). Le grand froid, il s’agit pour le coup de prévision climatique, qui est annoncé, le département est largement pourvu en matière d’hébergements d’urgence avec 64 places disponibles. Un temps menaçant, des risques pour le Lot sur le front de la crise aviaire mais pas de foyer détecté sur le territoire départemental cerné de toutes parts par le virus.

Après la «tempête» qui a marqué la procédure de fusion des intercommunautés de Labastide-Murat et de Quercy-Bouriane, c’est le temps de la justice qui s’impose après la suspension de l’arrêté préfectoral par le tribunal administratif et en attendant le résultat du pourvoi en appel au Conseil d’État du Ministère de l’Intérieur.

L’orage menaçant dans le monde agricole à propos du futur zonage des zones défavorisées qui aurait pu priver des centaines de communes d’aides, devrait se dissiper. La carte a été revue, seule Lhospitalet, serait pour l’instant, hors champ du dispositif.

Grand froid : pour l’instant tout va bien

À force d’être annoncé, le grand froid va finir par toucher le Lot «Ce sera mercredi avec du -7°» annonce Jean-Paul Lacouture, directeur des services du cabinet à la préfecture. De toute manière si le mercure chute, le département est en capacité d’héberger les sans-abri : «Nous disposons des moyens adéquats pour répondre à l’urgence, explique Catherine Ferrier. Entre les diverses structures, il y a au total sur Figeac, Cahors, Gourdon, Gramat, Souillac, Luzech, 64 places disponibles. En plus, les municipalités de Cahors, Gourdon et Figeac se sont engagées à mobiliser des locaux pour assurer un accueil sécurisé en cas d’afflux massif». la préfète souligne un taux d’occupation qui ne dépasse pas 54 %. 48 demandes d’hébergement ont été effectuées via le 115 pour la semaine du 2 au 8 janvier.

Sécurité : pas de radicalisation extrême

A propos du plan vigipirate et de prévention : «Nous ne sommes pas à l’abri de dérives, mais dans le Lot, on n’est pas au niveau de radicalisation extrême. On a suivi une quarantaine de personnes depuis le début. Des gens un peu perdus, qui regardent les sites sensibles sur internet, des jeunes qu’on a ramené à la raison au cas par cas avec l’aide de la famille. Mais il faut rester vigilant, nous attendons toujours le signalement face à un comportement suspect. Par ailleurs, comme cela s’est fait dans d’autres départements, nous avons réalisé des simulations sur des scénarios de prise d’otage. Encore une fois, il faut demeurer vigilant, on n’en est pas sorti».

Crise aviaire : des risques pour le Lot

Des foyers d’influenza aviaire ont été détectés dans les départements voisins : 2 en Aveyron, 7 en Lot-et-Garonne. Pour l’instant le Lot est épargné. «À ce stade, il y a toujours des risques, le Lot peut être contaminé directement par les oiseaux sauvages ou par des mouvements d’oiseaux à proximité de foyers non détectés». La préfète note que dans le département, le respect rigoureux des règles de biosécurité par les éleveurs et les personnes intervenant dans les élevages a porté ses fruits. Et de recommander aux éleveurs lotois «une extrême vigilance».

Emploi : sur une bonne tendance

«Le marché du travail évolue dans un contexte plutôt positif» observe Jean-Marc Dufrois , le responsable de l’unité départementale du Lot de la DIRECCTE Occitanie intervenant aux côtés de Thierry Couve, directeur territorial de Pôle emploi Lot/Tarn-et-Garonne. Le taux d’emploi est meilleur dans le lot qu’au niveau régional (64 % contre 61 %) ; le taux de chômage se stabilise autour de 9 % en 2016, inférieur à la moyenne nationale (9,6 %) et régionale (11,6 %). Toujours selon les chiffres communiqués hier, plus de 300 demandes d’aide à l’embauche PME sont enregistrées par mois dans le Lot. L’augmentation de l’intérim est nette (12,1 % sur un an). C’est encore mieux dans le bâtiment où il progresse de 21,6 % sur une année. Dans le même temps, le chômage des jeunes de moins de 25 ans en catégorie A (qui n’a aucune activité) s’est accéléré sur un an (-8,9 %). Avec 1 051 inscrits à Pôle Emploi en novembre 2016, c’est le chiffre le plus bas enregistré depuis 2008. Selon Thierry Couve «6 demandeurs d’emploi sur 10 ayant bénéficié du Plan 1 million, sont de nouveau en activité.

Méthanisation : «j’entends les craintes»

Face aux critiques des associations environnementales, la préfète est revenue sur les deux projets d’unité de méthanisation au cœur des débats : le projet de Gramat, la SAS Bioquercy, est une création porté par le Groupe Capel et celui de Mayrac porté par LG2 (extension). «Dans les 2 cas, les procédures environnementales ont été respectées. Pour Gramat, la taille de l’équipement a été calibrée par la Capel et on a vérifié qu’il ne porte pas préjudice à l’environnement. On continue de travailler sur le projet avec des experts avec le Groupe et avec le Gadel. J’entends les craintes. Si c’est nécessaire, je prendrai un arrêté complémentaire».

Catherine Ferrier en vient ensuite au projet sur Mayrac : «L’arrêté porte sur une extension de l’unité existante. On est ici sur un petit projet de méthanisation à la ferme» Et d’ajouter : «Dans le cas présent, on renforce la maîtrise des risques olfactifs et sanitaires. Nous avons réalisé des études d’impact». La préfète conclut : «Les gens qui portent ce type de projet ne sont pas des pollueurs, au contraire, ils sont soucieux de préserver l’environnement».

Causse-Bouriane : «suspens»…

Le dossier de la procédure de fusion entre les communautés de communes du causse de Labastide-Murat et la communauté Quercy-Bouriane ne pouvait ne pas être abordé par la préfète.

Ou plutôt le feuilleton avec ses rebondissements : 18 octobre, l’arrêté préfectoral de fusion ; 17 novembre la requête déposée par la communauté de Labastide-Murat devant le tribunal administratif ; 6 décembre l’ordonnance du juge du TA suspendant l’exécution de l’arrêté préfectoral ; 20 décembre le ministre de l’intérieur qui se pourvoit en appel devant le conseil d’État ; 1er janvier 2017, la fusion des 2 communautés est suspendue dans l’attente de la décision du conseil d’État.

«Il y a une affaire similaire dans le Tarn qui doit être tranchée par le conseil d’État avant la nôtre, nous verrons. En attendant, je vois que nos deux grandes intercommunalités (Cauvaldor et Grand Figeac) se structurent et tout se passe bien. Si jamais le pourvoi est rejeté, on attendra le jugement au fond. On verra, ce n’est pas grave. Donc suspens…»