La semaine de 4 jours

L’entreprise Chassint Peinture, spécialisée dans la peinture industrielle et basée à Béduer, connaît une belle reprise après une période difficile due à la Covid-19.

L’entreprise s’est développée et emploie maintenant plus de cinquante salariés, avec une moyenne d’âge jeune et une belle parité hommes-femmes.

Malgré cela, elle éprouve des difficultés à recruter du personnel pour des postes de peintres industriels et d’opérateurs. Pour y remédier, elle innove en lançant à la rentrée prochaine une semaine de quatre jours pour ses employés, qui travailleront 45 minutes de plus par jour mais auront un jour de repos supplémentaire. Cette mesure a été bien accueillie par les salariés et a déjà suscité l’intérêt de nouveaux candidats. En plus de valoriser le bien-être des employés, cette nouvelle organisation permet également de réduire l’empreinte carbone de l’entreprise en réduisant les déplacements domicile-travail.

A souligner : Chassint Peinture s’engage également dans des projets pour protéger l’environnement, tels que l’utilisation de panneaux photovoltaïques et la certification de la norme 14 001.

Et voici une petite histoire dans la grande histoire des changements sociétaux

L’Amérique n’en revient pas ! Douze ans après l’instauration du salaire à 5 dollars par jour (au lieu de 2,4) en 1914, Henry Ford a annoncé, le 25 septembre 1926, sa décision d’adopter la semaine de 5 jours (au lieu de 6), de 8 heures par jour (au lieu de 9), sans perte de salaire, après l’avoir expérimentée pendant 4 ans.

En réponse aux objections faites par le patronat sur l’impossibilité, pour les entreprises, d’adopter ce nouveau rythme de travail, Henry Ford répond « si l’objectif fixé est de produire plus en 5 jours que ce nous faisions en 6, alors le management trouvera le moyen de le réaliser ».Autrement dit la semaine de 4 jours ne serait pas un moyen mais un résultat à atteindre, le point de départ d’une organisation à réinventer.

Toujours selon Henry Ford l’adoption de la semaine de 5 jours en 1926 a été rendue possible parce que 2 ingrédients étaient présents : les évolutions technologiques et le goût des Américains pour le loisir.

Et aujourd’hui ?

Nous avons atteint un haut niveau d’automatisation et de digitalisation des activités et un fort engouement pour les loisirs. En effet. Selon un rapport de la fondation Jean Jaurès, la valeur travail est ainsi passée de la deuxième position en 1990 (après la famille) à la quatrième position en 2021 (après les amis et les loisirs).qui sont devenus, aux yeux des Français, plus importants que le travail. Les 2 ingrédients seraient là pour une partie des entreprises et des salariés.

Alors si le rythme de 4 jours par semaine n’est pas nouveau, (la loi de Robien votée en 1996 sur l’aménagement du temps de travail. le permettait), son appropriation par le plus grand nombre est de plus en plus envisageable depuis la fin de la crise Covid-19 ; Car ce rythme semble bien être une réponse au besoin exprimé par les Français de trouver un meilleur équilibre de vie.

Dans un article paru dans la revue Forbes, un expert en management nous précise que si de nombreux témoignages mettent en avant les bénéfices d’une répartition plus franche entre temps consacré à sa vie et au travail, nous ne savons pas vraiment pourquoi ça marche. Aussi beaucoup de dirigeants n’y croient pas ou restent sceptiques (comme ce fut le cas du patronat américain en 1926.)

Alors pour que ça marche il faut un certain nombre de conditions Ca peut aussi ne pas marcher. A l’évidence le contrat entre l’entreprise et le salarié doit être gagnant/gagnant comme on dit. Alors comme le soulignent les conseillers, il faut faire attention à la continuité du travail dans l’entreprise et à la charge de travail qui doit être repensée pour ne pas stresser le salarié.