la Société coopérative d’intérêt collectif CéléWatts partage son savoir-faire

Depuis sa création il y a cinq ans, la Société coopérative d’intérêt collectif CéléWatts s’est fait connaître en France et à l’étranger pour ses projets citoyens de parcs photovoltaïques. Désormais, elle partage son savoir-faire auprès d’élus ou d’habitants qui visent aussi l’autonomie énergétique. Reportage.

La légère bruine qui effleure les forêts de Carayac, en bordure des Causses de Quercy, ne les a pas découragés. Gilbert Chabaud, le maire de Saint-Pierre-de-Frugie, en Dordogne, est venu accompagné de plusieurs habitants pour découvrir une innovation lotoise. En contrebas des routes sinueuses, entre les chênes, c’est un autre type de plantation qui se distingue à peine de la route : un demi-hectare de panneaux photovoltaïques.

Installé en mai 2021, ce parc est le second du département créé par CéléWatts. Cette Société coopérative d’intérêt collectif, née en 2017, regroupe 520 sociétaires. « L’objectif est de produire suffisamment d’électricité pour subvenir aux besoins des habitants des villages environnants, hors chauffage, en revendant la production au fournisseur Enercoop », explique Bertrand Delpeuch, président de CéléWatts, au petit groupe venu découvrir le projet.

Équipés d’appareils photos et de carnets de notes, les curieux s’avancent au milieu du champ de panneaux pour observer de plus près les installations. « Contrairement à l’autre parc de Brengues, nous avons voulu innover au niveau de la structure en faisant reposer les panneaux non pas sur des supports en métal, mais sur des morceaux de chênes », montre Bernard Bonnet, retraité et conseiller municipal de Carayac. C’est avec l’aide de l’entreprise Mécojit, basée à Capdenac-Gare, que l’innovation a été menée à bien. « Cela permet de limiter l’impact sur la biodiversité, en évitant le béton », souligne Bertrand Delpeuch.

« On va se lancer très vite ! »

La pluie laisse place à un faible rayon de soleil. Mais c’est juste ce qu’il fallait pour que l’ondulateur raccordé aux panneaux se mette en marche. Un petit grondement se déclenche, attentifs, les habitants de Saint-Pierre-de-Frugie écoutent. Ce boîtier gris transforme le courant produit par les panneaux en courant alternatif qui est envoyé dans le circuit. Ce faible bruit, une nuisance « négligeable » selon les porteurs du projet, a représenté un argument supplémentaire pour convaincre les riverains.

Le maire de Saint-Pierre-de-Frugie, Gilbert Chabaud, estime que ses administrés ne seront pas difficiles à séduire. La commune de 500 habitants est déjà connue pour ses démarches environnementales et écoresponsables : un éco-village, une ceinture maraîchère,… énumère l’édile. Mais il voulait aller plus loin. « On avait élaboré un projet pour recouvrir un toit avec des panneaux solaires, mais au moment de faire les travaux, on a découvert que les tuiles étaient pleines d’amiante, ce qui a bien fait augmenter l’addition. » L’idée est tombée à l’eau. Alors quand un nouvel habitant du village, Alain, a entendu parler de CéléWatts par des agriculteurs de Nouvelle-Aquitaine, ils ont voulu en savoir plus.

C’est ce qui les a amenés à Carayac, comme d’autres élus ou particuliers qui ont eu vent de l’initiative. Et pour Gilbert Chabaud, ça n’était pas du temps perdu. À la fin de la visite, l’édile est très enthousiaste : « dès notre retour nous allons organiser des réunions, on va se lancer très vite ! »

Caroline Pain ladepeche.fr