L’association Cœur de forêt appuie les petits propriétaires forestiers.

L’association Cœur de forêt incite au développement d’un modèle économique qui protège la forêt et les hommes. Sa démarche vise à remettre l’homme et la biodiversité au cœur de l’échange et des préoccupations par des modèles de développement alternatif à la déforestation.

Très présente sur le Lot, particulièrement à Saint-Cirq-Madelon, l’association est convaincue qu’un panel de solutions locales peut être mobilisé à travers une sylviculture douce. L’équipe lotoise de l’association, Anthony Cheval et Frantz Veillé, développe une vision équilibrée de la forêt, pour répondre aux besoins en bois du territoire, en préservant notre patrimoine naturel. Anthony Cheval, coordinateur des projets en France, de passage à Gourdon, a répondu à nos questions.

Pourriez-vous situer la raison d’être de Cœur de forêt ?

Pour nous, militantisme à l’échelle nationale et réalités locales vont de pair pour le développement durable de nos forêts. Nous proposons une vision holistique des enjeux et une réponse locale à la gestion forestière. Nos actions dans le Lot se concentrent sur l’appui aux petits propriétaires forestiers.

Qu’en est-il des coupes rases ?

Nous ne cautionnons pas les coupes rases alors que certains arbres auraient encore pu grossir. Toutefois, elles peuvent être un outil dans certains contextes, si elles répondent à un objectif forestier à long terme. À plus petite échelle par exemple, nous proposerons à certains des propriétaires accompagnés, l’installation de cônes de régénération. Ces zones, de moins d’un hectare au sein de parcelles monospécifiques de châtaigniers, seront coupées avec l’objectif de diversifier la structure du peuplement et ainsi envisager un meilleur avenir pour la parcelle.

Que pensez-vous des pellets, plaquettes forestières et autres broyas ?

La production de ces produits pour le bois énergie ne doit pas justifier une coupe. Ces débouchés sont intéressants pour valoriser certains sous-produits quand ils sont limités au tissu local et adaptés à la ressource présente. Récolter un arbre n’est pas anodin et nous devons le valoriser au mieux (charpente, menuiserie…). C’est pour cela que nous défendons une transformation artisanale et locale.

Vous vouliez apporter une précision ?

Cœur de forêt a relayé l’appel à mobilisation de l’association Canopée dans le cadre de la loi Climat, mais l’association ne s’est pas impliquée dans les manifestations lotoises de mars dernier.

Patrick Leleu La Dépêche